Si les non-indépendantistes ont marché durant deux heures samedi matin, les indépendantistes ont, comme souvent, misé sur la durée, leur manifestation s’étirant jusqu’au coucher du soleil.
L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Cécilia et Yvola, deux cousines de 32 ans, sont montées dans le car de 30 places vers 3h30 à Voh, en direction du sud, pour une arrivée à 8h dans la capitale. Leur retour dans le nord était prévu vers 22h. Une longue journée. Mais quand on aime une cause, on ne compte pas le temps qu’on y passe pour la servir.
Claude, 58 ans, est lui parti de Bourail à 4h, en compagnie notamment de sa compagne. Si la CCAT (organisatrice de la manifestation) n’avait pas affrété des cars pour descendre sur Nouméa, il ne serait « pas venu : trop loin, trop cher ». A l’aller, il y avait une « bonne ambiance ». Sur le trajet retour, samedi soir, Claude avait prévu de dormir… et de faire un beau rêve, celui d’une Calédonie indépendante.
« Toujours motivés pour notre pays »
Djemina, 20 ans, a, elle, quitté son domicile à 5h à La Foa. Le bus a démarré une heure plus tard. Fatiguée ? Même pas ! « Toujours motivés pour notre pays », cadre-t-elle. La jeune femme n’entend « pas baisser les bras ». Ainsi, « c’est important de dire qu’on est là ». La journée ? « C’était net ! » Le retour vers la Brousse s’annonçait festif. Dans le bus, « ça va beaucoup chanter », annonçait-elle.
Abraham, lui, n’est pas assis à l’arrière, mais sur le siège conducteur, au volant d’un car de 47 places. Départ de Sarraméa à 5h15, arrivée à Nouméa à 7h30, avant un retour une fois la nuit tombée. Une fois dans son lit, il a sans doute fait le même rêve que Claude, Cécilia, Yvola et Djemina.
Anthony Fillet