C’est la nouvelle de la fin de la semaine dernière : l’usine du Sud va bénéficier d’un prêt de quasiment 17 milliards de francs. Mais il y a une condition.
Ce prêt, auquel devrait s’ajouter la subvention-énergie, devrait permettre à Prony Resources New Caledonia (PRNC) d’éviter la cessation de paiement et de « tenir » jusqu’en 2026. Rappelons en effet que les aides massives accordées par l’État aux trois métallurgistes ont pour objectif de les soutenir, jusqu’à ce que la conjoncture s’améliore, un rebond qui, selon les experts, devrait intervenir dans les trois à quatre ans. D’où le prêt de 7 milliards de francs accordé à la SLN, l’État et Eramet devant annoncer par ailleurs dans les prochaines semaines un certain nombre de mesures destinées à alléger la dette de la SLN.
L’annonce de ce prêt à Prony Resources a été publié au Journal Officiel, qui précise ainsi que « l’Etat versera cent quarante millions d’euros au titre du programme du Fonds de développement économique et social (FDES), par l’entremise de Bpifrance, sous la forme de prêt au profit de la société Prony Resources ».
Le pacte nickel ?
Mais ces aides restent conditionnées à la signature du pacte nickel : le ministère de l’Économie et des Finances l’a réaffirmé à l’occasion de l’annonce du prêt à Prony Resources. Si l’on en croit certaines sources, ce pacte nickel devrait être signé à la fin du mois de mars, aux environs du 25. Et parmi toutes les préconisations requises par le pacte nickel, il y a le fait que les élus acceptent d’exporter une partie du minerai au lieu de le transformer sur place. Et c’est là qu’est la difficulté. Vendredi dernier, en assemblée de province Nord, Paul Néaoutyine a clairement et vivement expliqué qu’il maintenait son refus absolu d’autoriser ces exportations, précisant d’ailleurs qu’il ne se rendrait pas à Paris le 25 mars, confirmant ainsi qu’il ne signerait pas le pacte nickel. La question qui se pose est donc de savoir si l’on peut faire « sans la province Nord ». Invité vendredi de RRB, Gilbert Tyuienon, de l’UC, laissait entendre que le dernier mot sur ce point des exportations reviendrait au Congrès. L’incertitude demeure donc quant à la signature du pacte nickel, et par voie de conséquence de l’obtention des prêts annoncés par l’État.