Dans un point d’information aux sous-traitants de la SLN, le directeur général, Jérôme Fabre, a annoncé la reprise des activités minières en province Nord.
Après la suspension d’exploitation des mines en province Nord prononcée par Paul Néaoutyine pour manque de garanties financières, la SLN a pu reprendre son activité minière après l’obtention d’un arrêté de consignation.
Depuis lundi, la SLN organise la reprise de ses activités sur ses différents sites.
Deux sites encore bloqués sur la côte Est
Tous les sites de la côte Ouest sont opérationnels, car ils ont des garanties financières (GAFI) conformes avec des arrêtés d’exploitation conformes.
Sur la côte Est, des sites font l’objet de problématiques spécifiques liées à des blocages sociétaux. À Kouaoua, un collectif bloquait le site tant que la reprise d’activité sur l’ensemble des sites de la province Nord ne serait pas possible, du fait de la consignation des garanties financières de l’entreprise. Maintenant que la reprise est effective, le blocage devrait se lever.
À Thio, le blocage est lui dû à un collectif qui revendique depuis le 2 avril la réfection des routes provinciales VU20 et VU26. Une première tranche de travaux a déjà été réalisée et la totalité des tranches doit être achevée en 2025, pour un échelonnement des dépenses. Mais les riverains souhaitent que les travaux soient réalisés complètement en 2024. La SLN et tous les acteurs concernés (province, mairie, gouvernement, Contrakmine …) ont prévu deux réunions de travail sur ce dossier, dont l’une aujourd’hui.
Une logique de performance et de rattrapage
En ce qui concerne le permitting sur Kopéto, l’enquête publique devrait avoir lieu dans les prochaines semaines, montrant une volonté commune d’avancer sur l’autorisation d’exploiter le site de Poum. Lors de ce point d’information aux sous-traitants de la SLN, la situation de l’entreprise a été explicitée : « La reprise s’organise et ce qu’on souhaite, c’est que tout le monde se remette le plus rapidement possible dans une logique de performance, de rattrapage. On a eu des retards de production, il faut absolument rattraper au maximum pour pouvoir alimenter l’usine de Doniambo ». D’après la SLN, tout a été fait selon les demandes de la province Nord pour se conformer aux délais. La SLN veut tourner la page de cette crise et pouvoir travailler normalement.
Changement à la tête de la SLN
Le 1er juin prochain, et après un an à la tête de la SLN (il l’avait déjà été de 2015 à 2018), Jérôme Fabre ne sera plus le directeur général de la SLN. Avant-hier, le Conseil d’administration de la SLN a acté son futur départ. Il est remplacé par Guillaume Kurek, actuellement adjoint au directeur général. Dans un communiqué, l’entreprise souligne que Jérôme Fabre, « dans un environnement particulièrement difficile (…), a défini et assuré la mise en œuvre de solutions d’urgence nécessaires au maintien des activités minières et métallurgiques de la SLN ». Quant à Guillaume Kurek, « il apportera son expérience managériale et minière et aura, notamment, pour mission de travailler avec l’ensemble des parties prenantes à la construction d’une solution pérenne pour les activités de la SLN en Nouvelle-Calédonie ».
Le pacte nickel en attente de signature
La SLN attend la signature du pacte nickel, qui permettrait la production d’une électricité à moindre coût et décarbonée, ainsi que l’accès à une ressource et une stabilité juridique et fiscale. Le groupe doit être auditionné la semaine prochaine par la commission spéciale du Congrès. L’enjeu, selon Jérôme Fabre, est de parvenir à « un consensus et une compréhension collective de ces enjeux internationaux qui s’imposent, un consensus pays, une union sacrée pour sauver les usines ». Pour produire de l’énergie décarbonée, la SLN attend les conclusions du rapport de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Si les orientations du Schéma de transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie (STENC) y sont confirmées, il s’agira de développer des énergies renouvelables qui peuvent apporter de l’énergie électrique décarbonée et pas chère, adossée à des capacités de stockage de plusieurs unités vraisemblablement de production électrique au gaz, en fonction du nombre d’usines.