« Si vous touchez au corps électoral, ce sera la guerre. Nos jeunes sont prêts à y aller. S’il faut en sacrifier 1 000, on le fera. » Ça ressemble à une réplique de film de guerre, style « Les canons de Navarone », mais non. Ce sont les propos tenus par un responsable de l’UC, aux députés de la Mission d’information sur l’avenir institutionnel des Outre-mer, et cités par elle dans son rapport d’étape. Si d’aucuns se demandent quel est l’état d’esprit de certains indépendantistes, ceux-là sont désormais avisés. Après, comme le font les parlementaires parisiens, on peut crier qu’il faut absolument un accord global et le consensus, ça va être compliqué de les trouver avec des interlocuteurs qui pensent et disent ce genre de choses. Mais c’est aussi révélateur de ce que l’UC, en « créant » la CCAT, a pris de risques en mettant sur le « marché » politique une telle instance qui, à l’évidence, échappe désormais au contrôle des vieux. En entendant de tels propos déraisonnablement belliqueux, les parlementaires, même échaudés par les gilets jaunes, pourraient prendre peur, mais les menaces peuvent-ils stopper la marche démocratique ?
Nicolas Vignoles