À l’appel de l’Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités (USTKE), avec l’appui du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), une marche, en lien avec le 1er mai, jour de la Fête du travail, a réuni environ 3 500 personnes hier à Nouméa.
De nombreux drapeaux (USTKE, FLNKS, Catalogne, Corse, etc.) ont flotté dans un air chaud et venteux hier matin, et plusieurs banderoles étaient déployées pour cette manifestation pacifique et très politique étant donné le contexte. « Toutes leurs lois scélérates n’y feront rien : tôt au tard, la nation kanak sera libre, indépendante et souveraine », pouvait-on lire sur la banderole en tête de cortège. Sur la suivante : « Du Jourdain à la mer, la Palestine sera libre ». Sur celle d’après : « Comment construire un avenir de paix avec des Backes et tous ces oiseaux migrateurs qui viennent ici pour ‘’foutre le bordel’’ ? ». Encore derrière : « Corps électoral gelé : non négociable ». Un peu plus loin : « NMC, SMSP, outils pays, touchez pas aux acquis de notre lutte ». Ensuite : « Ensemble, sauvons l’usine du Nord, usine pays ». Mais aussi : « Usine du Nord, un pilier économique à préserver ». Également : « STKE-CHT, médicament syndical de la douleur sociale ». Au micro, sur le trajet aller de la Vallée-du-Tir jusqu’au centre-ville, comme sur le chemin du retour, cela a parlé un peu travail et beaucoup politique.
Avec Eddy Grant et Bastien Lachaud
Les militants en première partie de cortège ont entendu les appels à la mobilisation de la CCAT (samedi à Hienghène, dimanche et lundi à Ouvéa…), pas les autres, pris dans la sono crachant à fond, entre autres, Gimme Hope Jo’anna, du Guyanien (et pas Guyanais) Eddy Grant. Comme toujours dans le mouvement indépendantiste, on est venu en famille : des enfants étaient par exemple tout heureux d’être assis sur un camion aux couleurs de l’USTKE et du FLNKS.
Et comme la lutte ne se fait pas sans effort, on y a même croisé une dame dans un fauteuil roulant, amputée d’une jambe mais bien présente. Bastien Lachaud, député (La France insoumise) de Seine-Saint-Denis, de passage ici, était là aussi.
Anthony Fillet