Alors que le tribunal de commerce doit se prononcer dans les prochaines heures sur le plan de sauvegarde de la clinique Kuindo-Magnin (Nouville), plusieurs médecins tirent la sonnette d’alarme et rappellent leur opposition à ce plan de sauvetage.
Mardi matin, plusieurs médecins affilés à la FMCKM (Fédération des médecins de la clinique Kuindo-Magnin) ont rencontré la presse pour réaffirmer leur rejet du plan de sauvegarde soumis par la direction de la clinique. Un plan qui, selon eux, est « voué à l’échec ». Mardi matin, les médecins de la fédération souhaitaient une nouvelle fois expliquer que le business plan proposé par la clinique n’est pas viable. « Mettre en place un plan de sauvegarde, c’est lourdement se tromper », expliquait le docteur Philippe Léger, président de la FMCKM. « Il est important que nous puissions vraiment sortir un plan qui nous permette de centrer la clinique sur le soin. » Selon ces médecins de la FMCKM, la trajectoire empruntée n’est pas la bonne. « Ce plan est voué à l’échec, car les tarifs n’ont pas pu être obtenus, ce qui est logique au regard de la situation économique de la Nouvelle-Calédonie », explique le docteur Léger. « Les tarifs ont certes été augmentés, mais pas suffisamment pour sauver la clinique. » Pour sauver la clinique, les membres de la fédération font une proposition. « Selon nous », pose le docteur Léger, « mais aussi selon tous les experts qui ont été auditionnés, la seule solution, puisque les tarifs ne sont pas à la hauteur du business plan, c’est de baisser le loyer. C’est aussi simple que cela. » Le loyer est de 1,4 milliard de francs par an.
Des relations tendues avec la direction ?
La direction de la clinique de Nouville a réagi par voie de communiqué. « Nous avons été informés par voie de courrier à 8 h 40, que certains médecins libéraux, membres de la FMCKM, ont décidé d’un ‘’débrayage’’ de 55 minutes ainsi que d’une conférence de presse sur le site de la clinique », dit ce communiqué. « Au nom de toutes les équipes, nous déplorons fortement la méthode qui consiste à faire une grève surprise et à organiser une conférence de presse sans autorisation d’occupation. » Ce communiqué de la direction évoque également le plan de sauvegarde. « Depuis longtemps déjà, certains médecins libéraux ont exprimé leur désaccord sur le plan de sauvegarde. Il a pourtant été jugé suffisamment équilibré par les magistrats du tribunal de commerce pour être circularisé. Il est totalement soutenu par les personnels et leurs syndicats ainsi qu’une large majorité des créanciers. L’objectif ultime du plan de sauvegarde est de garantir la qualité des soins, de protéger les emplois et la pérennité d’une installation vitale pour le territoire et les Calédoniens. Nous appelons chacun à retrouver son calme et sa lucidité. Une nouvelle fois, nous sommes prêts à expliquer le contenu de ce plan, son utilité sociale et ses grands équilibres. »
Lionel Sabot