Un père et ses enfants, gérants de sociétés dans le BTP à Bourail, ont comparu devant la justice pour de multiples infractions financières, dont une arnaque à l’assurance. Les sommes détournées se comptent en plusieurs millions de francs.
Des flux financiers croisés, des montages qui brouillent les pistes, un incendie douteux et un préjudice à plusieurs zéros… Il a fallu de longues minutes à la présidente du tribunal pour égrainer l’interminable liste de délits reprochés à un père et ses trois enfants, renvoyés devant le tribunal correctionnel de Nouméa pour escroquerie, blanchiment, recel de blanchiment, banqueroute, destruction volontaire par incendie, usage de faux ou encore dénonciation mensongère. Ce volumineux dossier, fruit d’une longue enquête des gendarmes, magistrats et avocats l’ont évoqué sous toutes ses coutures pendant des heures et des heures. Il faut dire que la justice a cherché longtemps la piste de plusieurs millions de francs qui se sont évaporés, détournés et jamais déclarés aux services fiscaux.
C’est un signalement sur de graves dysfonctionnements dans une société de BTP de Bourail qui arrive aux oreilles du parquet qui va tout déclencher. Il s’avère que l’entreprise du père de famille, créée en 2002 et spécialisée dans les chantiers publics, est largement déficitaire et « connaît des difficultés financières », relève la présidente. A tel point qu’en 2019, la société est confrontée à une cessation des paiements avant d’être placée en redressement judiciaire deux ans plus tard. Les enquêteurs vont alors être intrigués par des flux financiers illégaux, notamment « des mouvements et salaires de gérance augmentés et des virements suspects ». En l’espèce, le chiffre d’affaires d’une société de l’un des enfants « va être multiplié par trois, et 39 millions de francs vont être encaissés en quelques mois. Le chiffre d’affaires est d’ordinaire de 2 millions mensuels contre 5 millions après le redressement judiciaire », développe la présidente. Entendue à la barre, la gérante s’est défendue de toute malversation, expliquant cette augmentation du chiffre d’affaires « du fait de deux gros chantiers de marché public au profit de la commune de Thio ».
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Jean-Alexis Gallien-Lamarche