La Cellule de Coordination des Actions de Terrain a poursuivi ses opérations. Elles ont pris un caractère plus violent et ont nécessité l’intervention des forces de l’ordre. Des personnes ont été placées en détention provisoire.
Comme le laissait entendre une des porte-paroles de la CCAT lors de la manifestation du 8 mais, la Cellule est passé à la « phase 3 », dérogeant ainsi aux demandes des responsables de l’UC de maintenir la phase 2 dite de mobilisation. Dans la nuit de mercredi à jeudi, des « opérations » ont été menées contre la SLN et le bateau acheminant par voie maritime les salariés de PRNC jusqu’à Prony, nécessitant l’intervention rapide des forces de l’ordre et du CCOS (Centre opérationnel de surveillance et de sauvetage de Nouvelle-Calédonie). Sept personnes, dont Henry Juni, ont été interpellées sur les lieux et cinq autres jeudi soir. Toutes ont été placées en garde à vue, dont Marcel Toyon, autre responsable de la CCAT et président de l’association « action solidaire ». Parallèlement, des barrages étaient installés dans le Sud sur la route menant à Prony et sur des ronds-points du Mont-Dore. Ces opérations ont été renouvelées hier, réclamant là aussi l’intervention des gendarmes, et des interpellations.
« Assurer le respect de la liberté de circulation »
Hier, plusieurs personnes étaient en garde à vue, illustration de la fermeté de la réponse des autorités administratives. Quasiment toute la journée d’hier, quelques dizaines de militants se sont rassemblées devant le commissariat de police de Nouméa en soutien « aux prisonniers politiques ». Ils se sont ensuite rendus, en fin de journée, devant le tribunal. La raison ? Sept mis en cause ont été présentés, à l’issue de leur garde à vue, devant le tribunal, en comparution immédiate, « poursuivis des chefs de participation armée à un attroupement, entrave et complicité d’entrave à la circulation, et dégradations en réunion ». Ainsi, « des réquisitions de détention provisoire d’ici l’audience au fond » ont été prises, précise Hélène Gaudet, procureur adjointe. « Tant la police et la gendarmerie que le parquet sont déterminés à assurer le respect de la liberté de circulation de tous les Calédoniens, et à réprimer les actions ayant pour objet d’y porter atteinte, qui plus est lorsqu’elles sont accompagnées de dégradations ou de port d’armes », ajoute-t-elle.
Montée en puissance ?
Ces opérations de blocage ont-elles été décidées en concertation entre la CCAT et le FLNKS, entrant dans le cadre des « 10 jours pour Kanaky », ou sont-elles le résultat « d’initiatives personnelles » ? A l’heure où nous écrivons ces lignes, le FLNKS n’a pas fait connaître sa position, mais annoncé la réactivation de ses « Comités Nationalistes Citoyens ». La situation est bien sûr suivie de très près par les autorités, en particulier à l’approche de la réunion de l’Assemblée nationale qui examinera en début de semaine prochaine le texte du gouvernement de révision constitutionnelle actant le dégel du corps électoral. Dans ce contexte, toutes les rumeurs circulent sur les réseaux sociaux, en particulier celle récurrente d’un éventuel blocage des dépôts de carburant.