Se marier, oui mais où ?

Le manque de lieux : c’est l’un des éléments ressortis lors du Salon du mariage organisé début mars au Château Royal, à Nouméa.

« En Calédonie, ils cherchent tous un en droit en bord de mer, accessible, pas trop loin », engage Aurélie Piera-Bigeard, à la tête de l’agence Éphémère NC (organisatrice du Salon) et administratrice du compte Facebook Mariage NC (près de 6 000 abonnés). Problème : si on veut que son mariage soit radicalement différent de celui de sa sœur, de son cousin, de sa collègue et surtout de son ex, il faut trouver un endroit original. Pas simple. « Beaucoup de gens aimeraient pouvoir se marier sur la plage », confirme Audrey Dubois, de la société Clé en main, qui organise une quarantaine d’unions par an. Mais « en Calédonie, on n’a pas forcément beaucoup de choix, parce que dès qu’on est un certain nombre de personnes, au-delà de 80, les lieux sont limités ». Jenny Jurion, de la société Pop Events, partage le constat. « Si vous êtes une famille nombreuse, vous avez déjà fait deux, trois mariages : vous avez fait toutes les salles… » Le Caillou aurait à gagner de s’inspirer du Fenua. « A Tahiti, le monde du mariage est très développé, avec des hôtels qui sont spécialisés sur le mariage, ce qui n’est pas forcément le cas chez nous », note Audrey Dubois.

« La complexité de la voiture »

« Aujourd’hui, ce qui nous manque c’est clairement des gens qui pourraient louer leur terrain. Nous, on en loue à Païta et au Mont Mou, on a la chance d’avoir ça, mais il y a la complexité de la voiture, on ne peut pas dormir sur place. » Or, avec la perspective d’une « soirée un peu arrosée pour un mariage, les gens peuvent être réfractaires à prendre la route », eux comme leurs invités, « et on les comprend », explique Jenny Jurion.

Aurélie Piera-Bigeard souligne que « de plus en plus de particuliers se mettent à louer leur terrain pour faire des cérémonies laïques ». Un bon plan pour tout le monde. « Ils ont un beau terrain, bord de mer, qu’ils ont hérité de leurs parents, ils ne savent pas quoi en faire alors hop, ils le mettent en location. »

Si on veut se marier à Nouméa, hors hôtel, ce n’est pas évident. Oublions l’idée de faire la fête toute la nuit au Ouen-Toro, par exemple, ou dans un logement loué sur les baies. « Maintenant, le commissariat central n’autorise plus les soirées au-delà de minuit, donc on ne peut même pas louer un appartement ou une maison », regrette Jenny Jurion.

©Pop Events

Privatiser un hôtel

Pour trouver de originalité, il faut parfois se résoudre à prendre l’avion. « On s’est mis à développer les îles », relève Audrey Dubois. Des Nouméens peuvent aller se marier sur Iaai. « On privatise le Paradis d’Ouvéa pendant tout un week-end. On peut privatiser des hôtels comme ça et les gens ils profitent, souvent ils prolongent un ou deux jours pour vraiment faire un mariage de trois, quatre jours. C’est vrai que ça change complètement » d’une énième union célébrée dans la capitale. « Au début, quand j’ai proposé ça on me disait que j’étais folle. Finalement on en a fait pas mal et les gens sont ravis. »

Heureux, aussi, raconte Jenny Jurion avec un large sourire, ont été les mariés et leurs invités d’une soirée mémorable au Château Royal : le thème du mariage, avec la décoration qui va avec (l’arme fatale pour transformer complètement un lieu et donner l’impression d’être ailleurs), était, ce jour-là, « Avatar, avec l’arbre de vite, etc : c’était vraiment sympa… ».


Près de 900 unions

Selon les données collectées par l’Institut de la statistique et des études économiques (Isee), mises à jour en juillet 2023, il y a eu, pour l’année 2022, un total, sur le Caillou, de 886 mariages (dont 252 de droit coutumier). C’est bien plus qu’en 2021 (567) et qu’en 2020 (498), années Covid. Avant l’épidémie, on approchait le millier (911 en 2019 ; 919 en 2018 ; 904 en 2017). On y était presque en 2015 (983) et en 2012 (994), mais pour y arriver il faut, selon l’Isee, se replonger à la fin des années 90, avec un sommet à 1 005. Pour information, le coût moyen d’un mariage en Calédonie, actuellement, tourne autour de 2 millions de francs.



Anthony Fillet
Actu.nc n°522 – 21/03/2024

Fil d'actualité

Un écobuage à l’origine de l’incendie du Pic aux Chèvres

Depuis mardi après-midi - et c’était toujours le cas...

Les Loyalistes demandent à l’ONU de condamner l’« attaque politique » du 13 mai

Les indépendantistes n’étaient pas les seuls pétitionnaires présents à...

Crise des assurances : Nicolas Metzdorf demande à l’État d’intervenir

En Nouvelle-Calédonie, les exactions récentes posent des problèmes d’ordre...

Le dégel du corps électoral, « l’une des questions les plus importantes des prochains mois »

Le chef du gouvernement a apporté une nouvelle clarification...

Newsletter

Inscrivez vous pour recevoir chaque semaine notre newsletter dans votre boîte de réception.

Un écobuage à l’origine de l’incendie du Pic aux Chèvres

Depuis mardi après-midi - et c’était toujours le cas hier à 16 h - ça brûle dans les hauteurs de Dumbéa-Sur-Mer, entre les deux...

Les Loyalistes demandent à l’ONU de condamner l’« attaque politique » du 13 mai

Les indépendantistes n’étaient pas les seuls pétitionnaires présents à New York. A l’ONU, devant le C24, trois élus loyalistes ont fait entendre leur voix...

Crise des assurances : Nicolas Metzdorf demande à l’État d’intervenir

En Nouvelle-Calédonie, les exactions récentes posent des problèmes d’ordre assurantiel. Face à cette crise, Nicolas Metzdorf, député de la Nouvelle-Calédonie, vient d’adresser une question...