Questions à Karl Therby, PDG de la SMSP

Au lendemain de l’annonce du retrait de Glencore de l’usine du Nord et de sa mise en sommeil, Karl Therby, PDG de la SMSP, a répondu à nos questions.

Glencore a donc pris une décision ferme et définitive : celle de vendre ses parts (49 %) au sein de Koniambo Nickel. Estce une déception pour vous ? Pourquoi ont-ils finalement pris cette décision ?

Glencore est le partenaire industriel qui finance l’outil depuis 10 ans mais il est arrivé au bout de ce qu’il pouvait faire. C’est toujours regrettable qu’un partenariat tel que celui-ci puisse prendre fin. Nous échangeons avec Glencore depuis longtemps, et au cours des années, notre objectif a toujours été d’assurer le maintien en production, la montée en puissance et la fiabilité de notre outil au bénéfice des salariés et des activités liées.

Cependant, les difficultés de Koniambo Nickel, ajoutées aux difficultés majeures liées au marché ces derniers mois ont rendu ces discussions de plus en plus préoccupantes s’agissant de la possibilité de poursuivre le financement des opérations. Et finalement, en dépit des offres faites par l’État, Glencore ne les a pas jugées acceptables et a décidé de manière définitive et ferme de se retirer du partenariat. Une déception, ce n’est pas exactement le terme. Ce n’était pas souhaitable. J’étais parti à Paris en vue de poursuivre la production et la montée en puissance de Koniambo Nickel.

Pourquoi avoir renoncé à l’aide de l’État qui s’était proposé de verser 24 milliards sous forme de subvention-énergie et de prêt ?

Tout d’abord sur les 24 milliards, 5.4 venaient des retombées de l’export, 6.6 de la subvention énergétique et 12 d’un prêt à Koniambo Nickel. Mais tout cela était conditionné comme l’a expliqué l’État à plusieurs reprises à ce que le partenaire industriel participe à la même hauteur à l’effort financier. Cela n’était pas conciliable avec la position de Glencore qui a annoncé ne plus pouvoir soutenir financièrement Koniambo Nickel.

Les opérations de l’usine vont donc être suspendues et « une care & maintenance » opérée. Que vous inspire cette mise en sommeil ? Lors de notre dernière interview, vous insistiez sur le fait qu’il fallait absolument éviter un tel épisode…

Clairement, ce n’est pas ce que je souhaitais, je l’ai dit précédemment, et ce n’était pas souhaitable. Mais au bout de deux jours de négociations à Paris, on s’est vite retrouvé dans une impasse.

Les positions du CIRI (Comité Interministériel de Restructuration Industrielle) dont Koniambo Nickel avait sollicité l’assistance et celles de Glencore ne permettant pas de trouver un point d’équilibre. La seule issue à ce moment-là était la mise en maintenance de l’outil, mais une mise en veille avec seulement moins de 200 salariés. J’ai donc fait tout ce que je pouvais pour éviter que 1 200 salariés soient licenciés dès le 28 février. C’était impensable. Heureusement, les négociations ont abouti et cet objectif a été atteint. Alors bien sûr, ce n’est pas la meilleure solution, mais dans l’immédiat c’est un temps précieux que nous avons pu négocier. Un temps qui avec le maintien à chaud des fours et l’intégralité du personnel mobilisé, nous permet d’avoir une configuration plus favorable pour un repreneur. Donc la mise en veille chaude, le maintien en condition de tous les équipements du site de Koniambo Nickel, et surtout le maintien des salariés en poste pour 6 mois constituent pour moi des éléments qui doivent nous pousser à ne pas baisser les bras. Et toute mon attention d’actionnaire est aussi d’accompagner et de soutenir la Direction de Koniambo Nickel dans les étapes qui s’annoncent à présent.

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