Le tribunal correctionnel de Nouméa a condamné un homme de 50 ans, responsable d’un drame de la route en mars 2023 qui avait coûté la vie à Mireille, sa femme, à six mois de prison ferme.
S’exprimer lui a été impossible. Les yeux baissés, aussi abattu qu’honteux devant la belle-famille, tétanisé par la douleur, il a été contraint de replonger dans le souvenir le plus difficile de sa vie. Depuis le 16 mars 2023, « il est intérieurement détruit », affirme son avocate, Me Sophie Devrainne. Cette nuit-là, il passe la soirée en famille chez son beau-père. L’ambiance est bonne, on discute et on se raconte les choses de la vie quotidienne, on dîne, on boit beaucoup d’alcool aussi. Du rhum, du vin, des bières. Puis vint le moment où le ton monte entre sa femme et une tantine. Il est pratiquement minuit. Le couple décide de partir de la maison et de rentrer chez lui. La famille ne reverra plus jamais vivante Mireille.
Quelques minutes plus tard, à hauteur de la tribu de Lekine, la voiture conduite par le prévenu quitte brusquement la route. Encore aujourd’hui, on ne connaît pas les raisons. S’est-il endormi ? A-t-il fait un malaise ? Roulait-il trop vite ? A-t-il voulu éviter un obstacle ? Le quinquagénaire n’a aucun souvenir. Il n’ y avait pas non plus de témoin. La famille endeuillée ne connaît toujours pas toute la vérité. Ce que l’on sait, malgré une procédure de la gendarmerie unanimement critiquée, est que le véhicule a été retrouvé au beau milieu d’une cocoteraie, le pare-chocs embouti. Le conducteur avait couru jusqu’à l’hôtel du Paradis pour demander de l’aide. Un agent de sécurité s’était précipité sur les lieux de l’accident. Il était trop tard. Mireille était déjà décédée d’une hémorragie intracrânienne qui avait provoqué un arrêt cardiorespiratoire.
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Jean-Alexis Gallien-Lamarche