Des élus d’Outre-mer appellent à une « réponse politique »

Une vingtaine d’élus ultramarins, dont le sénateur calédonien indépendantiste Robert Xowie, ont publié une tribune pour demander le « retrait immédiat » du projet de réforme constitutionnelle.

Les présidents des régions de la Réunion, de la Guadeloupe, de la Martinique ou encore de la Guyane ont demandé le « retrait immédiat » de la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, à l’origine de violences sur le territoire depuis maintenant une semaine. « En reconnaissant l’existence d’un peuple autochtone et colonisé, l’accord de Nouméa conclu en 1998 a ouvert la voie à un processus de décolonisation et d’évolution institutionnelle pacifié. Alors que les accords de Nouméa prévoyaient une composition précise du corps électoral, le projet de loi constitutionnelle présenté par le gouvernement revoit les modalités d’organisation des scrutins pour définir l’avenir du territoire calédonien », peut-on lire en préambule de ce communiqué, publié notamment par la Réunionnaise Huguette Bello (gauche).

Rappelons que le projet de réforme constitutionnelle, votée par le Sénat et l’Assemblée nationale, concerne exclusivement les élections provinciales et non référendaires. « Cette modification sans consensus de tous les partenaires constitue une trahison de l’esprit et de la lettre des accords de Matignon et de Nouméa », dénoncent-ils, sans demi-mesure, appelant dès lors à une « réponse politique ».

« La reprise d’un dialogue apaisé »

« La réponse sécuritaire qui consiste à mettre en place des mesures exceptionnelles n’apporte pas de solution. Ces réponses répressives risquent d’engendrer une spirale de violence et de compromettre le retour au calme attendu. Seule la réponse politique mettra fin à la montée des violences et empêchera la guerre civile », écrivent les signataires de cette tribune. Et de conclure : « Nous, élus des Outre-mer, demandons solennellement au gouvernement le retrait immédiat du projet de loi de réforme constitutionnelle visant à changer le corps électoral pour les élections en Nouvelle-Calédonie-Kanaky, comme préalable à la reprise d’un dialogue apaisé ».

Cette tribune est approuvée par près d’une vingtaine de parlementaires représentant ces quatre territoires ultramarins, mais aussi la Polynésie française, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. La Calédonie, de son côté, est également représentée avec la signature du sénateur indépendantiste Robert Xowie.

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