Il y a les manifs et les blocages, et il y a les discussions. Les manifs et les blocages, ça retient l’attention et ça fait de belles images dans les journaux télévisés. Les discussions, c’est plus cosy, plus feutré, mais plus efficace. Et voilà qu’alors que tout le monde se focalise sur les rageux qui hurlent tous drapeaux déployés, on apprend qu’indépendantistes et non-indépendantistes se rencontrent, parlent et négocient. Et à en croire Daniel Goa lui-même, ceux qui discutent « devraient trouver quelque chose de pas trop mal ». Ce genre de nouvelles fait du bien en ce moment et relancent un espoir, certes ténu, mais présent. « Au nom de l’intérêt général, ajoute Louis Mapou, à un moment donné, il faut se dépasser », et s’il semble que cela soit plus difficile dans la discrétion d’une rencontre ou d’une réunion, que dans la rue à crier des slogans, on y parvient tout de même. Alors le dialogue serait donc possible, car, comme le dit Louis Mapou, « c’est un élément intrinsèque de la culture politique calédonienne ». Il y a donc lieu d’espérer, même si tout paraît sombre autour de nous. De plus, les Calédoniens sont des gens qui « ne veulent pas aller là où ils n’ont pas envie d’aller », n’en déplaise à ceux qui ici, voudraient bien déclencher « les feux de l’enfer ».
Nicolas Vignoles