Du 25 au 29 mars, Canal+ Calédonie a diffusé Les histoires de Monsieur K, une série d’animation en 10 épisodes de 13 minutes, 100 % calédonienne. Rencontre avec sa réalisatrice, Maï Le Flochmoën.
La voix du Caillou : Les histoires de Monsieur K en quelques mots, ça raconte quoi?
Maï Le Flochmoën : Monsieur K est un jardinier d’une trentaine d’années, qui vit seul dans une cabane-squat avec des objets animés, au cœur de la mangrove à Nouméa. Ancien détenu, la lecture lui avait alors permis de s’évader. Aujourd’hui elle est devenue sa passion, une véritable obsession, un besoin vital. Un jour, trois enfants s’aventurent dans sa cabane et se lient d’amitié avec ce bibliovore qui leur raconte à chaque épisode, une histoire calédonienne. Au fil des épisodes, les histoires personnelles des protagonistes se dévoileront peu à peu. Et au fil des échanges et des lectures, une amitié verra le jour et les douleurs s’apaiseront.
LVDC : Quelles ont été vos sources d’inspiration ?
MLF : Peut-être mon oncle Pascal Le Flochmoën (rires). C’est la première fois que je dis ça ! Ça remonte à mon enfance, aux années 80… Il était réalisateur de dessins animés que j’aimais regarder ici, sur le petit écran… Il a réalisé entre autres le dessin animé de « Clémentine », « Moi, Renard ».. Je trouvais ça génial, j’attendais avec impatience de voir s’il apparaissait au générique de l’épisode que je venais de voir. Pour « les histoires de
Monsieur K », avec Sylvain Lorgnier, coauteur et scénariste de la série, nous nous sommes inspirés d’univers comme L’île aux enfants, La rue Sésame, Le village dans les nuages, Fraggle Rock, Le Muppet Show, Yetili… Au départ, nous étions partis sur une idée de films avec des marionnettes et finalement, l’animation 2D s’est inspirée de cela dans la création des dessins (bois articulés pour les chambranles par exemple)
LVDC : Vous avez donné une place toute spéciale à la lecture de contes pour enfants dans cette série. Pourquoi ?
MLF : Je souhaitais rendre hommage aux livres, aux mots et aux images, pour permettre aux enfants du pays de découvrir la littérature d’ici et ses histoires. L’économie du livre survit difficilement avec l’arrivée du numérique et apporter la lecture dans une œuvre audio-visuelle est un moyen de continuer à garder les livres grands ouverts et les conter. La littérature est souvent adaptée au cinéma. Nous avons opté pour une écriture contemporaine dans les dialogues de nos personnages, qui viendra s’entremêler avec des histoires lues. Nous avons imaginé un décor unique : l’intérieur d’une cabane-squat, au cœur d’une mangrove située à Nouméa. A l’intérieur, des enfants et un jeune conteur, Monsieur K, nous racontent l’histoire d’un livre. On découvrira alors Le pêcheur et le rat, La petite tortue albinos, Le conte malpoli, La princesse aux petits prouts mais aussi La leçon du bénitier et bien d’autres histoires. Nous découvrirons au fil des épisodes, la vie des personnages en abordant des sujets qui touchent à notre jeunesse, à la société, au métissage, au vivre-ensemble, à la différence et à bien d’autres problématiques.
LVDC : Pensez-vous que cette série puisse s’exporter au-delà des frontières calédoniennes ?
MLF : Il me semble que la série va être diffusée dans l’ensemble des Canal + Outre-mer. Une belle occasion de faire voyager nos histoires au-delà de nos frontières, de les transmettre aussi à nos enfants. Les thématiques abordées sont profondément calédoniennes mais aussi universelles.
LVDC : Avez-vous d’autres projets de ce type pour la suite ?
MLF : Il nous reste encore 2 épisodes de la série à réaliser. Peut-être une saison 2… qui sait ? Je ne vais quand même pas tout vous dévoiler ! (Rires) Nous espérons que cela plaira aux enfants auxquels nous pensons en priorité et auxquels ce programme est principalement destiné.
Beryl Ziegler
