Il y avait beaucoup beaucoup de monde boulevard Vauban, et ça faisait longtemps que l’on n’avait pas vu autant de monde rassemblé sous les couleurs de la France. Ils étaient 5000 (chiffres police) à avoir répondu à l’appel des Loyalistes et du Rassemblement.
Montée en 48h, l’appel à la mobilisation a été entendu, signe d’un ras-le-bol tout autant que d’une inquiétude. Les mots d’ordre de ce rassemblement étaient multiples : la situation économique, la défense du dégel du corps électoral, la non-signature du pacte nickel, et la gestion des institutions Congrès et gouvernement par les indépendantistes. Une foule venue aussi exprimer son ras-le-bol de voir que l’expression démocratique des Calédoniens, majoritairement en faveur de la Nouvelle-Calédonie dans la France, exprimée à trois reprises, n’avait pas été suivie d’effets. L’inquiétude également face à un avenir qui tarde à se dessiner. Mais cette mobilisation réussie témoignait aussi de la volonté de ces Calédoniens de voir enfin les choses avancer et bouger. « On va se battre, a lancé Sonia Backès, et je le dis à Paris, je le dis à tous les parlementaires qui tremblent, qui ont peur que ce soit le bordel en Calédonie, le bordel c’est nous qui le mettrons ! On n’acceptera pas kanaky ici, parce que c’est nous ici qui sommes de toutes les couleurs, c’est nous qui représentons le peuple calédonien dans toutes ses différences. Leur discours, il est ethnique, il est raciste, il est nationaliste. Dans un autre pays, ce serait considéré comme un discours d’extrême-droite. C’est nous qui portons le destin commun. C’est notre cause qui est la bonne, c’est pas la leur ».
Prises de parole
Le rassemblement devant le Congrès, où se tenait une séance publique à laquelle les élus Loyalistes et Rassemblement refusent de participer, aura duré un peu plus d’une heure. Le temps de multiples prises de parole des responsables politiques Sonia Backès, Philippe Blaise, Gil Brial, Virginie Ruffenach, Christopher Gygès, Nina Julié, Willy Gatuhau, Raphaël Romano et de quelques autres. Prises de parole très applaudies, au cours desquelles très souvent, il a été fait allusion aux déclarations du président du Congrès Roch Wamytan, au moment où élus Loyalistes et Rassemblement quittaient l’hémicycle. « Nous sommes venus réclamer que nous ne laisserons pas notre pays crever parce que des gens ont décidé la politique de la terre brûlée, a ainsi déclaré Philippe Blaise. Nous nous levons aujourd’hui pour dire stop, on en a marre ». Tout au long de cette mobilisation, il a été rappelé qu’il s’agissait là d’une 1ère étape, « on va vous demander de revenir à d’autres moments, encore plus nombreux, a lancé Sonia Backès. C’est le début du combat aujourd’hui, et le combat continue ». Cette mobilisation s’est achevée par une Marseillaise entonnée par tous les participants.