Les ministres de la Défense du Pacifique réunis à Nouméa

Aujourd’hui et demain, la France accueille pour la première fois la réunion des ministres de la Défense du Pacifique Sud ou South Pacific Defence Ministers’ Meeting (SPDMM). Le SPDMM a été fondé il y a 10 ans sur une initiative australienne et inauguré par les autorités tongiennes, il s’agit de l’unique enceinte ministérielle de sécurité et défense du Pacifique sud.

Qui participe ?

Ce sommet dit de haut niveau réunit les ministres ou autorités militaires des sept États membres qui sont dotés de forces armées. Il s’agit de la France de l’Australie, du Chili, de Fidji, de la Nouvelle-Zélande, de Papouasie – Nouvelle-Guinée et de Tonga. Sont également présents des représentants de trois États observateurs qui sont les États-Unis, le Japon et le Royaume-Uni. Propice aux échanges, ce sommet joue un rôle clé pour la sécurité du Pacifique sud. Il vise à analyser conjointement les enjeux de défense, à anticiper l’évolution des dispositifs et à approfondir la coordination des réponses aux menaces qui pèsent sur les communautés de cette zone du monde. L’édition 2023 s’articule autour de plusieurs tables rondes dédiées à l’analyse, à l’anticipation et aux opérations. Les autorités profiteront de cette opportunité pour conduire une série d’entretiens bilatéraux.

Quels sont les enjeux ?

Caractérisé par ses grands espaces maritimes et son insularité, le Pacifique sud est exposé à de nombreux défis sécuritaires qui ont été rappelés par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, dès son arrivée dimanche en Nouvelle-Calédonie.

La capacité des pays membres du SPDMM à assurer leur souveraineté sur leur zone économique exclusive (ZEE). Pêche illégale et trafics illicites font de la sûreté maritime un enjeu central de ce sommet des ministres de la Défense de la zone Pacifique sud.

Le changement climatique et la perte de biodiversité. Ces menaces qui sont d’actualité pour l’ensemble des territoires de la zone commencent à mettre en péril le mode de vie traditionnel des communautés. Ces menaces existentielles induisent une insécurité aux conséquences multiples, on parle ici de raréfaction des ressources qui peuvent aboutir à des pénuries alimentaires, des migrations forcées, un appauvrissement ou encore des problèmes sanitaires.

Les catastrophes naturelles. La région Pacifique est, on le sait, particulièrement exposée aux aléas naturels (cyclones, tsunamis, inondations, sécheresses, séismes et éruptions volcaniques). La fréquence et l’intensité de ces évènements sont en augmentation ces dernières années et rendent cruciales l’ensemble des missions d’assistance humanitaire et de secours.

Ces défis majeurs ne peuvent être surmontés que par la voie de la coopération, la consolidation des partenariats et la défense du multilatéralisme. Cette vision est l’un des piliers de la stratégie de défense en Indo-Pacifique, que la France vient de mettre à jour. Cette stratégie vise à protéger les espaces souverains français et ceux de ses partenaires à travers la préservation de la stabilité stratégique et la primauté du droit international. Cette stratégie fait l’objet d’une déclinaison prenant en compte les spécificités du Pacifique sud. Les communautés françaises du Pacifique avec les forces de souveraineté sont les principaux acteurs de cette stratégie.

Une zone d’intérêt stratégique pour la France ?

Plus de 600.000 ressortissants français vivent dans le Pacifique, par ailleurs la région abrite la majeure partie de la zone économique exclusive (ZEE) française, deuxième plus grande au monde après celle des États-Unis. Les zones économiques exclusives des trois territoires français du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis et Futuna) représentent 67 % de l’ensemble du territoire maritime français avec près de 7 millions de km2. La défense et la souveraineté des territoires d’Outre-mer est une priorité pour la France. Si le sommet des ministres de la Défense se déroulera aujourd’hui et demain, il ne faut pas omettre de rappeler que la France est engagée dans d’autres mécanismes multilatéraux du Pacifique sud. L’accord FRANZ avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande a été mis en place pour les missions d’intervention humanitaire d’urgence en cas de catastrophe naturelle dans les États insulaires. Quant au Pacific Quad avec l’Australie, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande, il œuvre dans le domaine de la lutte contre la pêche illicite.

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