La Nouvelle-Calédonie a vécu sa troisième nuit d’angoisse au lendemain de l’adoption par l’Assemblée du projet de loi constitutionnelle en faveur du dégel du corps électoral. Cinq personnes, trois manifestants et deux gendarme, sont décédées depuis le début des émeutes.
21h00 – Les forces de l’ordre, deux leur côté, ont interpellé “la personne responsable des deux morts kanaks qui venaient pour manifestement voler une voiture”, a-t-il également révélé, faisant référence au décès d’un jeune homme de 20 ans et d’une jeune femme de 17 ans à Ducos. “La police est là pour arrêter tous les tueurs, tous les gens qui assassinent. Aujourd’hui, elle fait son travail et va rétablir l’ordre même si la situation est difficile”, a-t-il ajouté sur France 2.
Un millier de policiers et gendarmes arrivent en renfort en Nouvelle-Calédonie. Les assignations à résidence ont été prises. Des perquisitions administratives ont été lancées. pic.twitter.com/6wIPSisB89
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 16, 2024
20h40 – Gérald Darmanin, invité de l’émission Télématin sur France 2, a assuré, une nouvelle fois de “l’engagement pour le rétablissement de l’ordre républicain” alors que “206 individus violents ont été interpellés” jusqu’à présent. “Pour les Calédoniens, nous ne lâcherons pas”, a déclaré le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer.
En outre, le membre du gouvernement français a annoncé que l’état d’urgence a permis “d’assigner à résidence dix leaders, que je ne confonds pas avec des indépendantistes politiques mais qui sont des leaders mafieux” de la CCAT, “ce groupuscule qui commet des pillages, commet des meurtres, commet de la violence”. “Ce qui est certain, c’est que nous avons de nombreux éléments qui montrent que c’est une organisation mafieuse et violente”, a-t-il poursuivi.
Concernant la sécurité des politiques calédoniens, Gérald Darmanin a proposé “la protection policière de tous les leaders, indépendantistes et non-indépendantistes”. Des propos qui font échos à ceux du Haut-commissaire Louis Le Franc en fin de matinée alors que “les responsables de la CCAT devront assumer”.
🔴🗣 “L’état d’urgence nous a permis d’assigner à résidence 10 leaders mafieux de ce groupuscule qui commet meurtre et pillages”
Gérald Darmanin pointe le rôle du CCAT dans les violences en Nouvelle-Calédonie. #Les4V @GDarmanin pic.twitter.com/7zVYiUAXlQ
— Telematin (@telematin) May 16, 2024
20h10 – Un gendarme a été tué jeudi à la suite d ’un “tir accidentel”, a annoncé Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. “Il ne s’agit pas d’un tir ennemi”, a précise une source à l’Agence France Presse. Cela porte à cinq le nombre de décès, parmi lesquels deux gendarmes, depuis le début des émeutes.
17h40 – La nuit dernière, aux alentours de 22 heures, un groupe d’individus s’est introduit sur le centre minier de Kouaoua. Ils ont menacé et caillassé nos agents de sécurité et commis le vol de trois véhicules. A l’issue un incendie s’est déclaré sur la Serpentine, le convoyeur du centre minier de Kouaoua. Pour l’instant, le feu ne peut pas être maîtrisé car l’accès au lieu est compromis. Les forces de sécurité ont été sollicitées. “Nous dénonçons cette attaque contre le centre minier de Kouaoua qui impacte directement et durablement plus de 200 emplois et toute l’entreprise SLN”, a déplore l’entreprise dans un communiqué.
17h05 – Durant cette période d’émeutes, la prudence est de mise quant à la véracité des informations qui circulent sur les réseaux sociaux. “Ne cédez pas à la rumeur”, alerte la gendarmerie sur sa page Facebook, en postant quelques conseils pour repérer une “fake news”.
16h55 – Les premières réponses judiciaires sont tombées. Quatre jeunes gens, arrêtés par la police au moment du pillage du Carrefour Market de Magenta dans la nuit de lundi à mardi, ont été condamnés à de la prison ferme. Le Camp-Est étant saturé, ils n’ont pas été incarcérés.
16h35 – L’incendie de l’usine Le Froid est éteint. En proie à un incendie de grande ampleur lundi et mardi, l’usine Le Froid – la société a été créée en 1943, durant la Guerre du Pacifique – est aujourd’hui entièrement détruite. « Il n’y a plus d’usine », a réagi le Haut-commissaire qui avait exprimé publiquement, mardi, son extrême inquiétude puisque deux cuves d’hydrogène sous pression menaçaient d’exploser alors même que trente jeunes s’étaient réfugiés dans la société et qu’il était impossible d’entrer en contact avec eux. Une situation particulièrement dangereuse qui avait conduit les pouvoirs publics à « décider d’éloigner les riverains, les forces de l’ordre et les pompiers dans un rayon de 300 mètres ». Aujourd’hui, l’incendie est éteint, il n’y a – fort heureusement – pas eu d’explosion des cuves. « Les personnes qui s’y trouvaient ne sont probablement plus dans cette usine », a encore réagi Louis Le Franc.
16h30 – Les premières réponses judiciaires sont tombées. Quatre jeunes gens, arrêtés par la police au moment du pillage du Carrefour Market de Magenta dans la nuit de lundi à mardi, ont été condamnés à de la prison ferme. Le Camp-Est étant saturé, ils n’ont pas été incarcérés.
16h20 – Louis Le Franc, lors du point presse, a livré le récit d’une nouvelle nuit difficile, entre mercredi et jeudi.
15h45 – Le Centre Hospitalier Territorial Gaston-Bourret a dressé de nouvelles réglementations par un communiqué de presse. Les urgences sont priorisées, les visites interdites, et la fourniture en médicaments se fera en pharmacie.
15h05 – Le couvre-feu, une nouvelle fois prolongé par le haut-commissaire, concernera cette fois l’ensemble de la Calédonie. Jusqu’à présent, seules les communes de Nouméa, de Païta, de Dumbéa et du Mont-Dore étaient concernées par ces mesures restrictives. Dès lors, dès ce jeudi soir (18 heures) jusqu’à vendredi matin (6 heures), l’ensemble des Calédoniens ont interdiction de sortir.
15h00 – Après une nouvelle nuit difficile, même si elle a été « un peu moins violente que les précédentes », le Haut-commissaire Louis Le Franc et le porte-parole du gouvernement Yannick Slamet ont fait le point sur la situation après quatre jours d’émeutes. Nombre de décès, nombre de blessés, ravitaillement alimentaire, maisons incendiées… Voici les principales informations à retenir de ce point presse.
Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de Louis Le Franc et de Yannick Slamet
13h10 – Dans un courrier adressé au Premier ministre Gabriel Attal, Sonia Backes, la présidente de la province Sud, a demandé le soutien de l’État pour la mise en place d’un fonds exceptionnel, qui pourra être géré par les services provinciaux, pour reconstruire, remettre en marche l’économie et s’assurer que les emplois ne soient pas perdus. “Les premiers dégâts concernant le monde économique sont estimés, par la chambre de commerce et d’industrie, à 150 millions d’euros. Il faut nous relever vite et être efficace pour effacer ces stigmates”, a-t-elle écrit dans un communiqué.
12h45 – L’aéroport international de Tontouta, sans surprise, reste fermé. Dans ces conditions, Aircalin est contraint d’annuler les vols commerciaux, au moins jusqu’au 17 mai. “Nos équipes, en étroite collaboration avec les autorités, font leur maximum pour reprogrammer ces vols. Les informations seront diffusées dès que possible sur notre site internet”, a précisé la compagnie caléodonienne.
12h30 – Le Casino du Mont-Dore va rester ouvert jusqu’à 15 heures, ce jeudi, afin d’assurer une permanence médecin et pharmacie mais aussi pour l’alimentation. Afin que les choses se passent du mieux possible voici les règles que nous avons établis:
9h05 – Depuis le début des émeutes, 64 gendarmes et policiers ont été blessés et près de 200 émeutiers ont été interpellés, selon les chiffres communiqués ce jeudi matin. Dans ce contexte toujours particulièrement tendu, les mesures suivantes continuent de s’appliquer :
– sur les communes du Grand Nouméa, interdiction de tout rassemblement
– sur l’ensemble du territoire de la Nouvelle-Calédonie : interdiction de port et de transport d’armes et interdiction de vente d’alcool.
9h00 – Dans le cadre de l’état d’urgence, le Haut-commissariat de la République a annoncé dans un communiqué que “cinq assignations à résidence” avait d’ores et déjà été prononcées par le ministre de l’Intérieur et des outre-mer “à l’encontre de commanditaires présumés de ces violents troubles à l’ordre public”. “Des mesures de perquisitions administratives seront également prises dans les prochaines heures. Des moyens importants continuent à être mis en œuvre par l’État pour rétablir l’ordre et assurer la protection de la population”, assure Louis Le Franc.
A noter également qu’un “pont aérien entre l’hexagone et le territoire va permettre d’acheminer rapidement des renforts de sécurité intérieure, de sécurité civile et militaires mais aussi du matériel permettant d’assurer la prise en compte des besoins essentiels de la population”.
7h30 – Le réseau social Tik Tok, particulièrement utilisé par les jeunes, a été temporairement interdit en Calédonie.
6h25 – Grièvement touché à la tête mercredi soir, un gendarme est mort des suites de ses blessures. “Victime d’un tir par arme à feu”, il a été transporté à Plum, au Régiment d’infanterie de marine du Pacifique Nouvelle-Calédonie (RIMAP-NC) pour être pris en charge. Il a succombé à 23h46, a détaillé la gendarmerie dans un communiqué.
6h15 – Face aux violences actuelles et aux nombreuses émeutes, Emmanuel Macron a décidé, à l’issue d’un Conseil de défense à l’Elysée, d’instaurer l’état d’urgence sur le territoire. “Toutes les violences sont intolérables et feront l’objet d’une réponse implacable pour assurer le retour de l’ordre républicain”, a martelé le président de la République, selon un communiqué de l’Elysée.
Concrètement, l’état d’urgence – qui a été officiellement décrété en conseil des ministres – est une procédure exceptionnelle qui permet de restreindre les libertés publiques ou individuelles pour une durée initiale de douze jours. Il est officiellement entré en vigueur à 5 heures, ce jeudi matin.
Ce qu’il faut savoir sur l’état d’urgence décrété en Calédonie
6h00 – C’est une nouvelle journée qui démarre… Le couvre-feu, en vigueur entre 18 heures et 6 heures du matin, est officiellement levé dans les trois communes du Grand Nouméa.