Afin de répondre aux nombreuses questions relatives au domaine de l’enseignement, une conférence de presse était organisée ce vendredi, en présence d’Isabelle Champmoreau, du vice-recteur Didier Vin-Datiche, du directeur de l’enseignement de la Nouvelle-Calédonie Romain Capron, et de la présidente de l’Université, Catherine Ris. On fait le point.
Une reprise potentielle le 17 juin prochain…
Avec une trentaine d’établissements scolaires partiellement dégradés et/ou pillés au sein du grand Nouméa ces deux dernières semaines ainsi que des difficultés de circulation et d’approvisionnement, la reprise vers le chemin de l’école n’est toujours pas envisagée dans les jours à venir. Celle-ci ne se fera “que quand la sécurité sera rétablie”, a rappelé une nouvelle fois Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement en charge de l’enseignement, lors du point presse de ce vendredi.
Potentiellement, a-t-elle annoncé, le lundi 17 juin prochain, au sortir des deux semaines de vacances scolaires. Le temps, pour les équipes en charge du secteur, de “préparer la reprise, étape par étape”. Ainsi, dès la semaine prochaine, le personnel sera contacté afin de “dresser un premier bilan”. En parallèle, des activités pédagogiques seront transmises aux établissement scolaires et proposées aux élèves. “L’idée, ce n’est pas de poser des contraintes aux familles, c’est de leur donner des outils pour pouvoir, au quotidien, communiquer avec leur(s) enfant(s), leur proposer des activités, et faire en sorte que ce lien reste solide”, explique Isabelle Champmoreau. Par la suite, dans les semaines à venir, un “gros travail sur la continuité pédagogique” sera effectué, en même temps qu’une “prise en charge psychologique des personnels et des élèves”. Un numéro vert a par ailleurs été mis en place à destination des personnels, il s’agit du 05 00 16.
….Sous conditions
Au total, ce sont plus de 5000 élèves (4000 en primaire et 1000 dans le secondaire) impactés par les évènements des derniers jours. Certains d’entre eux – notamment ceux dont l’établissement a été totalement détruit – vont devoir être déplacés dans une autre école, collège ou lycée. Sur ce point, “nous sommes en train de faire une revue très précise des effectifs de tous nos établissements, pour voir comment peuvent se faire ces transferts”, a précisé Isabelle Champmoreau.
Conscients que les problématiques et violences vécues ces derniers jours peuvent “être transférées dans le cadre scolaire”, les équipes prévoient, lors de la reprise, la mise en place de “protocoles d’accueil”, travaillés avec des inspecteurs, chefs d’établissement et enseignants. De même, des transports seront mis en place afin de faciliter le retour des élèves vers leur établissement scolaire ou chez eux, et ainsi éviter “des problèmes de déscolarisation”.
Aux étudiants, un délai supplémentaire pour passer les concours
Concernant l’Université de la Nouvelle-Calédonie, les campus de Nouville et de Baco resteront fermés “jusqu’à nouvel ordre”. Pour l’heure les étudiants hébergés sur le campus de Nouville sont ravitaillés en nourriture, et se trouvent dans un “environnement sécure”, avec du personnel et des gardiens résidant sur place. Afin d’assurer une continuité pédagogique, des ressources ont récemment été mises en ligne, et “le lien est maintenu par les équipes pédagogiques avec les étudiants” assurait Catherine Ris, président de l’Université de la Nouvelle-Calédonie. Pour les étudiants préparant des concours, un délai supplémentaire a été acté afin de repousser les examens à fin juin, en lien avec les universités métropolitaines. “De la même manière, ceux préparant le CAPES pourront passer leur oral le plus tard possible, les étudiants Calédoniens passeront parmi les derniers, ce qui leur permettra de partir dans la troisième ou quatrième semaine du mois de juin”, précisait Catherine Ris. L’occasion, également, de rappeler l’existence, au sein de l’Université, d’une cellule d’écoute à destination des étudiants. Toujours fonctionnelle, elle propose des consultations gratuites, par téléphone.
Les établissements scolaires comme priorité
Si l’impact financier des émeutes sur les établissements scolaires n’a pas encore été dévoilé officiellement, une estimation est “en train d’être construite” afin, par la suite, de la transmettre à l’État. Lequel, en la personne d’Emmanuel Macron, a affirmé lors de sa venue sur le territoire il y a quelques heures mettre en place “une mesure d’urgence pour la reconstruction des bâtiments publiques, dont les écoles et les collèges”. Des paroles saluées par la vice-présidente du gouvernement, “satisfaite d’entendre que le président de la République a placé comme priorité la reconstruction des écoles”. Laquelle a estimé à 3 à 5 ans le temps de reconstruction des établissements scolaires incendiés.
Nikita Hoffmann
