Voilà cinq jours que la Nouvelle-Calédonie, en particulier Nouméa et les communes alentours, est en proie aux débordements et aux émeutes. Si le Haut-commissaire a indiqué que la situation avait été “plus calme et apaisée” dans le Grand Nouméa, les tensions perdurent dans les rues face à la pénurie alimentaire qui devient une réalité pour de nombreux foyers.
23h20 – Des coups de feu ont résonné ces dernières minutes dans le quartier de Magenta.
22h40 – De nouveaux renforts sont arrivés. Au total, 130 personnels (gendarmes mobiles, unités spécialisées), avec du matériel, viennent de se poser à l’aéroport de Tontouta, à bord d’un A330 de la République française. Pour acheminer le personnels et le matériel de Tontouta jusqu’à Nouméa, cela nécessite la mise en place d’un pont aérien jusqu’à l’aérodrome de Magenta (puisque les axes routiers sont bloqués). Ainsi, pour vider cet A330, il faut deux vols en ATR de Air Calédonie et cinq trajets en avion militaire.
Un autre avion est attendu dans la nuit, entre 4 heures et 5 heures. Au total, près d’un millier de personnels est attendu en Calédonie.
21h40 – Dans le contexte d’atteintes graves à l’ordre public que connaît actuellement la Nouvelle-Calédonie, le président de la République a décrété l’état d’urgence. Dans ce cadre là, le Haut-commissaire a pris plusieurs mesures, dont l’instauration d’un couvre-feu entre 18 heures et 6 heures le lendemain matin et ce jusqu’à la fin de l’état d’urgence.
Dans un communiqué, le Haut-commissariat rappelle certaines règles et certaines exceptions applicables durant cette période particulière alors que la violation du couvre-feu est punie de six mois d’emprisonnement et d’une amende de 895 000 francs. Ces restrictions ne s’appliquent pas pour :
• les déplacements des personnels investis dans une mission de service public et des activités nocturnes indispensables, ainsi que les transports de matériels qui ne peuvent être différés ;
• les déplacements liés à des motifs impérieux de santé, d’urgence médicale, ou d’assistance à personne vulnérable ou de force majeure seront tolérés ;
• les professions médicales
20h20 – “Je me sens un peu loin, je me sens un peu coupable d’être absent. C’est difficile pour moi de rentrer car cela mobiliserait de la sécurité qui est nécessaire ailleurs. Il a été décidé que c’était mieux que je reste là et aussi pour être le plus utile possible, ici à Paris, car il y a des décisions qui se prennent dans les ministères”, a lancé Nicolas Metzdorf sur X (ancien Twitter), en préambule d’une longue vidéo en direct.
19h40 – Pour Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, la gestion du dossier calédonien par le gouvernement français n’est pas à la hauteur. “À l’heure où on se parle, le Premier ministre devrait déjà y être”, a-t-il déclaré. “On ne gère pas la Nouvelle-Calédonie en visioconférence”, tacle-t-il encore.
🗣️🔴 “On ne gère pas la #NouvelleCalédonie en visioconférence”
Olivier Faure estime que Gabriel Attal devrait déjà être sur place. #Les4V @faureolivier pic.twitter.com/gcEBjp4qAn
— Telematin (@telematin) May 17, 2024
19h10 – L’armée était déployée vendredi après-midi devant l’aérodrome de Magenta, en soutien des forces de l’ordre qui faisaient face à des émeutiers. “En aucun cas, il n’y aura utilisation de la force létale de manière délibérée par les forces armées”, a précisé le ministère des Armées.
19h05 – Après nos confrères de NC La 1ère, un journaliste de l’AFP a lui aussi été pris à partie à proximité d’un barrage, alors qu’il réalisait des images d’un supermarché en feu. Il a eu le temps de remonter dans sa voiture qui a été la cible de jets de pierres.
18h55 – Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a tenu une réunion téléphonique avec les élus et les représentants du monde économique de Nouvelle-Calédonie pour faire un point de situation. Le ministère précise que “cette réunion a permis au ministre de réitérer son soutien aux élus et au monde économique de Nouvelle-Calédonie, d’évaluer à date les dégâts économiques, de mettre en place une cellule de crise économique Nouvelle-Calédonie qui réunira les services de l’Etat, les acteurs économiques et les élus locaux. Cette cellule aura pour objectif de faire remonter les données rapidement et de travailler sur la reconstruction et la relance économique de l’Ile.“ Une réunion avec les assureurs est également prévue la semaine prochaine afin de garantir une indemnisation le plus rapide possible.
16h10 – Un véhicule de la police municipale ainsi que notamment des uniformes auraient été volés ce vendredi au commissariat de Rivière-Salée.
16h00 – La Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), par voie de communiqué (publié ce vendredi après-midi), désigne un coupable. « Face à l’entêtement de l’État à vouloir imposer la modification de la Constitution, nous dénonçons l’irresponsabilité de l’État et nous le tenons pour responsable des pertes de vies humaines, des exactions et des saccages du tissu économique du pays », peut-on lire.
« La réponse du terrain, celle de notre jeunesse, est la démonstration de la désillusion ressentie lorsque la commission des lois et son rapporteur ont émis un avis défavorable à notre requête, le 7 mai, puis lorsque le texte a été adopté à l’Assemblée nationale le 15 mai. Nos jeunes qui sont mobilisés sur le terrain son traités injustement de délinquants par l’État et des responsables politiques alors même qu’ils défendent leur dignité. La CCAT, profondément affectée par la perte de ces vies, celles de nos jeunes assassinés par les milices cautionnées par l’État et les responsables non-indépendantistes, et celle du jeune gendarme, adresse ses condoléances aux familles endeuillées et demande à chacun de respecter le temps du deuil pour ces familles. Un temps d’apaisement pour enrayer l’escalade de la violence. A ce propos, nous demandons à chacun de se garder de toute incitation à la formation de milices armées, cela mettant en péril nos espoirs de conciliation (…) Demander l’apaisement, c’est faire une pause dans notre combat. Il exprime la volonté de la CCAT de préserver la vie. Nous confirmons la pression par notre présence au niveau de la phase 2,5 sur le terrain, en maintenant une circulation filtrante pour tous les citoyens. »
15h30 – Quid de la santé ? « Le Médipôle et clinique Kuindo-Magnin sont deux infrastructures de santé qui sont majeures ici en Nouvelle-Calédonie, alors les personnels, les professionnels, les équipes médicales d’infirmiers s’y rendent mais pas autant qu’il le faudrait qu’elles puissent le faire », a déclaré le Haut-commissaire lors de son point presse. Constat du moment : « Ils sont largement sous-dimensionné », à cause « des problèmes d’axes routiers qui sont bloqués par des barrages, donc la priorité c’est d’abord de débloquer tous les itinéraires ». Le Haut-commissaire ajoute : « aujourd’hui, c’est une des priorités que nous en sommes de traiter avec l’arrivée des renforts arrivés hier soir et ce matin, mais comme on ne peut pas être partout je suis amené à faire des choix, je les fais avec mes équipes, pas seul » mais « d’un commun accord du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie », les provinces et les mairies, avec une réunion collégiale organisée chaque matin au nouveau siège du gouvernement, situé à l’ancien CHT.
15h20 – Fermé depuis mardi 14 mai en raison des émeutes, l’aéroport international de Tontouta ne rouvrira pas avant mardi 21 mai. Dans ce contexte, Aircalin est contraint d’annuler tous ses vols commerciaux au départ ou à l’arrivée de Nouméa (la liste est disponible sur le site de la compagnie aérienne). Soit 53 vols depuis le début des émeutes. “La reprogrammation des vols sera lancée dès annonce de la réouverture de l’aéroport par le Haut-commissariat. Pour l’heure, compte tenu de la situation en Nouvelle-Calédonie, l’agence commerciale et le call center d’Aircalin à Nouméa restent fermés. L’effectif réduit ne permet pas non plus de répondre à toutes les sollicitations reçues via les réseaux sociaux. Les informations seront diffusées dès que possible sur notre site internet”, a précisé la compagnie calédonienne.
Dans le contexte exceptionnel de la fermeture de Tontouta et de ses impacts sur les vols suspendus, Aircalin applique des mesures commerciales adaptées :
- Changement de date sans frais de modification et sans complément tarifaire sur les vols directs Aircalin. Un complément tarifaire peut s’appliquer sur les compagnies partenaires.
- Annulation sans frais (jusqu’à la réouverture de l’aéroport).
- Les frais occasionnés par les annulations de vols (hôtels, transferts…) ne sont pas pris en charge.
15h00 – Ces scènes commencent à se multiplier aux quatre coins de Nouméa et des communes du Grand Nouméa… Alors que les foyers commencent à manquer de denrées alimentaires et de premières nécessités, les file d’attente se multiplient devant les enseignes et les stations-services qui n’ont pas été incendiées, détruites ou pillées.
Avec, parfois, l’incertitude de les avoir ouvrir alors que de nombreuses rumeurs circulent sur les réseaux sociaux. Ainsi, ce vendredi, Géant Casino a précisé sur sa page Facebook que l’ensemble des magasins était toujours fermés ce vendredi. “Nous invitons nos clients à ne pas stationner sur nos parkings et devant nos magasins, en attendant des informations sur les ouvertures (non prévues dans l’immédiat mais en préparation avec les autorités)”, a écrit l’enseigne.
14h45 – Depuis le début de la semaine et les premières émeutes, survenues lundi 13 mai, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, en collaboration avec les autorités compétentes et la société civile, a activé une cellule de crise pour centraliser toutes les données et apporter des réponses aux différentes problématiques dont il a la compétence. Santé, alimentaire, transports… Voici les réponses du gouvernement.
13h55 – Si l’accueil est assuré aux urgences du Médipôle à Dumbéa, le passage jusqu’au centre hospitalier n’est pas assuré en raison de différents barrages. “Nous vous conseillons la plus grande prudence”, a déclaré le CHT.
13h45 – Le gouvernement a annoncé l’interdiction du réseau social Tik Tok, particulièrement utilisé chez certains jeunes en Calédonie. Une décision que regrette l’entreprise. “Il est regrettable qu’une décision administrative de suspension du service de TikTok ait été prise sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie, sans aucune demande ou question, ni sollicitation de retrait de contenu, de la part des autorités locales ou du gouvernement français”, a indiqué la société, interrogée sur France Inter.
13h00 – Des confrères de Nouvelle-Calédonie La 1re ont été agressé ce vendredi sur le terrain. Dans ce contexte, la direction de la chaîne a annoncé qu’elle renforçait la sécurité de ses journalistes, après l’agression de deux d’entre eux par une vingtaine d’inconnus qui ont brûlé leur voiture et cassé leur matériel. “Nous allons dorénavant prendre des gens pour protéger les équipes pendant les tournages, en plus des protections classiques dans ce genre de situation, les casques et les gilets pare-balles, a-t-il déclaré au près de l’Agence France Presse. Nos équipes travaillent dans une situation compliquée. Malgré tout, il faut faire notre métier, continuer à le faire en s’adaptant à ce qui se passe à l’extérieur”, a-t-il ajouté.
12h35 – “Nos appels au calme, nos appels à la paix, à la réconciliation… j’espère qu’ils commencent à être entendus, a également déclaré Louis Le Franc. Que ce soit les miens, mais aussi ceux des élus, du président du gouvernement, des maires. C’est important que les personnes à l’origine des blocages les entendent. La première solution passe par les jeunes personnes, il faut qu’elles arrêtent de faire toutes ces exactions, ces blocages. La vie calédonienne doit reprendre progressivement son cours.” “Je réitère vraiment cet appel au calme, c’est la solution et c’est l’extrême urgence”, a-t-il poursuivi.
12h30 – Dans certains quartiers de Nouméa, comme à Kaméré, à Montravel ou encore à la Vallée-du-Tir, la situation demeure toujours extrêmement compliquée. “Ce sont des zones où il y a plusieurs centaines d’émeutiers, qui attendent le contact avec les forces de l’ordre“, assure Louis Le Franc.
12h25 – Si les files d’attente se multiplient devant les différentes enseignes qui n’ont pas été brûlées et détruites, Louis Le Franc assure qu’“il n’y a pas de pénurie ni de problème de stock, nous disposons de stocks alimentaires et de médicaments suffisants “, assure le Haut-commissaire. Il faut organiser et sécuriser des convois, et notamment prévoir des équipes de déminage car certains barrages sont piégés. Ça va démarrer cet après-midi (…) Je confirme qu’on va lever les blocages sur les axes qu’on va devoir emprunter. Mais, on va procéder de manière méthodique, par ordre. On va privilégié la santé notamment. On ne va pas ouvrir toutes les surfaces commerciales tout de suite. Là où il y a 600 personnes qui attendent, évidemment c’est mis en œuvre, c’est ce que nous sommes en train de faire. Nous allons continuer vers les autres surfaces commerciales dont les directeurs sont prêts à rappeler leurs équipes, à ouvrir ces centres commerciaux pour accueillir la clientèle du Grand Nouméa”, a ajouté le Haut-commissaire.
12h20 – Louis Le Franc, depuis le Haut-commissariat, a fait un point sur la situation.
11h55 – La Nouvelle-Calédonie se retrouve plongée dans une crise économique particulièrement importante avec ces débordements, ces incendies et ces pillages. Selon un première estimation de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Nouvelle-Calédonie, les dégâts sont d’ores et déjà estimés à 24 milliards de francs (environ 200 millions d’euros).
Au niveau des entreprises, Mimsy Daly, présidente du Medef de l’archipel, précise que “plus d’une centaine d’entreprises sont totalement détruites”, ce qui représente entre 1 500 et 2 000 emplois perdus.
11h35 – La conférence de presse avec Louis Le Franc, le haut-commissaire, et Yannick Slamet, annoncée pour 11 heures initialement, n’a pas encore démarré. Celle-ci devrait débuter dans les minutes à venir.
8h40 – Le haut-commissariat, dans son point de situation, confirme une certaine accalmie lors de la nuit de jeudi à vendredi. “L’état d’urgence a permis, pour la première fois depuis lundi, de retrouver une situation plus calme et apaisée dans le Grand Nouméa, malgré les incendies d’une école et de deux entreprises”, peut-on lire.
8h30 – A la sortie du deuxième Conseil de défense, Gabriel Attal, le Premier ministre, a fait le bilan sur les émeutes actuellement en cours. La réunion au sommet de l’Etat français a débouché sur “plusieurs décisions” alors qu’un millier d’effectifs de sécurité intérieure supplémentaire vont être déployés sur le Caillou. Hier soir, un avion de la République française s’est posé à Tontouta avec une centaine de force de l’ordre à l’intérieur.
8h00 – Hier soir, la Calédonie a enregistré son cinquième décès depuis le début des émeutes après qu’un gendarme a été tué jeudi à la suite d ’un “tir accidentel”. Trois émeutiers et deux gendarmes sont décédées mercredi et jeudi.