Après quatre nuits d’émeutes dévastatrices, la Nouvelle-Calédonie se retrouve plongée dans une crise économique sans précédent. Les chiffres sont alarmants avec 24 milliards de francs CFP, soit environ 200 millions d’euros de dégâts, selon l’estimation communiquée par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Nouvelle-Calédonie. Mais derrière ces chiffres colossaux se cachent des réalités humaines poignantes, des vies brisées, des emplois perdus, des commerces anéantis.
Nouméa, le poumon économique de l’archipel, a été particulièrement touchée. Les émeutes ont ravagé 80 % à 90 % du circuit de distribution, engendrant des pertes irréparables pour de nombreux commerçants. “Les dégâts sont évalués à plus de 200 millions d’euros”, déclare David Guyenne, le président de la CCI-NC, soulignant l’ampleur de l’impact sur l’économie calédonienne. Mimsy Daly, présidente du Medef de l’archipel, précise que “plus d’une centaine d’entreprises sont totalement détruites”, ce qui représente entre 1 500 et 2 000 emplois perdus.
Un appel à la solidarité nationale
Face à cette crise économique et humaine, le Premier ministre Gabriel Attal a lancé un appel à la solidarité nationale. “Pour ces raisons, nous avons demandé à Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, de réunir dans les prochaines heures en visioconférence le monde économique de la Nouvelle-Calédonie pour leur apporter le soutien nécessaire”, déclare-t-il, alors que Sonia Backes avait notamment publié un communiqué pour appeler au soutien national.
Mais au-delà du soutien financier, Gabriel Attal souligne l’importance du dialogue et de l’échange pour reconstruire. “Dans une situation comme celle-ci, il est de mon devoir de Premier ministre d’informer et d’échanger avec les représentants de la nation sur la situation sur place et sur les actions que nous mettons en œuvre pour atteindre nos objectifs”, déclare-t-il. Le rétablissement de l’ordre et la continuité de la vie en Nouvelle-Calédonie sont des priorités absolues.
Une crise qui révèle les défis de l’archipel
Cette crise économique met en lumière les défis auxquels la Nouvelle-Calédonie est confrontée. La solidarité nationale est essentielle pour permettre à l’archipel de se relever et de reconstruire. Derrière les chiffres et les statistiques se cachent des destins brisés, des vies chamboulées. Face à cette situation d’urgence, la mobilisation de tous est nécessaire pour redonner espoir à la Nouvelle-Calédonie et à ses habitants. Serge, gérant d’une auto-école bien connue des Calédoniens, précise : « J’ai 82 ans, je vais quand même trouver le courage d’essayer de me relever, et de ne pas laisser mes employés dans le pétrin. On va devoir trouver des solutions rapidement, sans quoi ça va être plus que compliqué. »
Un soutien psychologique et matériel indispensable
Dans cette période de crise, le soutien psychologique et matériel aux commerçants et aux entreprises est crucial. Un numéro vert (050303) a été mis en place pour les questions urgentes, tandis que de nombreux patrons sont encore sous le choc. L’heure est au réconfort et à la réflexion sur la manière dont ils pourront apporter le soutien nécessaire aux entreprises. Les acteurs du monde économique calédonien sont encore en train de recenser les dégâts, et la question du chômage partiel se pose avec acuité. Il est impératif de mettre en place un calendrier d’échelonnement pour se relever le plus rapidement possible.
L’économie calédonienne, déjà affaiblie par des défis structurels, est aujourd’hui confrontée à une crise sans précédent. Le plan de relance en préparation, annoncé il y a peu par Louis Mapou et son gouvernement, prend une importance capitale, tandis que les autorités françaises mobilisent des moyens exceptionnels pour rétablir l’ordre et venir en aide aux victimes de cette crise.
Margaux Lorenzini