Le Premier ministre Gabriel Attal s’est exprimé à l’Elysée, à la suite d’un Conseil de défense et de sécurité sur la situation en Nouvelle-Calédonie, qui « reste très tendue, avec des pillages, des émeutes, des incendies, des agressions qui sont évidemment insupportables et inqualifiables ».
La réunion au sommet de l’Etat français a débouché sur “plusieurs décisions”. “D’abord, à la demande du président de la République, nous allons renforcer encore le pont aérien de rétablissement de l’ordre qui a été mis en place, pour déployer un millier d’effectifs de sécurité intérieure supplémentaire”, a d’abord annoncé Gabriel Attal, le Premier ministre. Ces renforts viendront s’ajouter aux “1 700 effectifs qui sont déjà sur place”. Et de lister de manière détaillée : “Très concrètement, des forces du GIGN sont arrivées hier soir de Polynésie, un avion vient d’atterrir sur place en Nouvelle-Calédonie avec 132 effectifs supplémentaires, un avion est parti hier soir de l’Hexagone avec un escadron de gendarmerie mobile et 40 forces du GIGN, soit 116 effectifs supplémentaires, cet avion est attendu sur place en Nouvelle-Calédonie dans les prochaines heures. Cet après-midi, un nouvel avion décollera de l’Hexagone avec deux escadrons de gendarmerie mobile et deux compagnies de CRS, soit 250 effectifs supplémentaires qui arriveront dans les prochaines heures. Nous organisons par ailleurs le déploiement de six escadrons de gendarmerie mobile supplémentaires dans les prochaines heures, soit 480 effectifs supplémentaires”.
“Un niveau de mobilisation inédit”
Avec prochainement 2700 effectifs mobilisés sur le territoire, “c’est un niveau de mobilisation qui est inédit et qui illustre la détermination du gouvernement et du président de la République, à rétablir l’ordre dans les plus brefs délais”, a commenté le chef du gouvernement. Et de poursuivre : “Pour rétablir l’ordre, le président de la République a demandé la plus grande fermeté à l’endroit des pillards et des émeutiers. Une circulaire pénale sera donc publiée par le garde des Sceaux dans les toutes prochaines heures pour garantir les sanctions les plus lourdes contre les émeutiers et les pillards. Parce que je le redis, les premières victimes de ces violences, les première victimes de ces exactions, ce sont les habitants de la Nouvelle-Calédonie qui veulent pouvoir vivre en paix.”
Gabriel Attal, qui reprend petit à petit la main sur le dossier calédonien, a logiquement tenu à apporter sa “solidarité” à “tous les habitants”. “Je pense aux familles, je pense à la jeunesse, durement frappée, par ces émeutes”, a-t-il déclaré.
Assurer la continuité de la vie
Après le rétablissement de l’ordre, “la continuité de la vie en Nouvelle-Calédonie” représente le “deuxième objectif” du gouvernement français. “Pour cela, nous avons pris des décisions relatives à l’approvisionnement logistique de la Nouvelle-Calédonie. Une CIC logistique a été déclenchée et là aussi un pont aérien est mis en place pour évidemment ravitailler la Nouvelle-Calédonie des denrées et des matières absolument essentielles, garantir la continuité des services de soin et évidemment l’approvisionnement alimentaire de l’île dans les prochaines heures, les prochains jours. C’est ce qui est attendu par les habitants”, a-t-il avancé alors que de très nombreux centres commerciaux ont été pillés et saccagés les jours précédents, provocant certaines pénuries et de longue file d’attente devant certaines enseignes.
Car, une chose est sûre, cette crise a “des conséquences économiques importantes”. “Je pense à tous les commerçants, je pense aux pharmaciens qui ont vu leurs locaux, leurs commerces incendiés, pillés, détruits, je pense aux entreprises qui sont très lourdement impactées. Pour ces raisons, nous avons demandé à Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, de réunir dans les prochaines heures en visioconférence le monde économique de la Nouvelle-Calédonie pour leur apporter le soutien nécessaire, évidemment construire avec eux toutes les solutions et toutes les mesures qui leur permettront dans la durée de tenir, de se relever et de pouvoir continuer à exercer en Nouvelle-Calédonie”, a déclaré Gabriel Attal.