Pour dénoncer leurs conditions de travail, les sages-femmes ont annoncé une journée de mobilisation, lundi matin, devant les locaux du gouvernement. Une façon d’alerter les politiques sur la situation de la profession.
Pénurie dans le Nord, inégalités forfaitaires, absence de revalorisation, réglementation inapplicable, manque d’attractivité de la Nouvelle-Calédonie… La liste des inquiétudes est longue chez les sages-femmes. Et à la veille de la Journée internationale des sages-femmes, célébrée le 5 mai dans le monde, elles ont décidé de se faire entendre une première fois. Lors d’une conférence de presse, le syndicat des sages femmes de Nouvelle-Calédonie (SSFNC) a ainsi annoncé avoir déposé un préavis de grève, lundi matin, pour sensibiliser sur les risques pour la santé des femmes et des familles.
Les professionnels de la santé maternelle dénoncent une surcharge de travail chronique et un manque de personnel, menant à une dégradation des soins. La fermeture temporaire de lits et le manque de personnel supplémentaire en maternité au Médipôle ont exacerbé la situation, retardant les soins nécessaires.
Des demandes urgentes
Les sages-femmes appellent également à une révision des tarifs pour les libéraux, une mise à jour des législations par la DASS et une réévaluation des salaires des fonctionnaires, stagnant depuis 2007. « Nous demandons une rémunération qui reflète notre niveau de formation bac+6, plutôt que le bac+4 actuellement reconnu », a souligné Valerie Lescouart, secrétaire générale du SSFNC. Une situation qui n’est donc pas nouvelle alors que les professionnelles avaient déjà tenté d’alerter les politiques et le grand public en mettant en ligne une pétition en 2019. « En dépit des promesses faites en 2018, à la fois par le Congrès et par le gouvernement, rien n’a bougé », expliquait déjà, à l’époque, Valerie Lescouart.
Une mobilisation générale est donc prévue lundi matin, à partir de 6 h 30 devant le gouvernement, dans l’espoir de provoquer des actions des hommes et des femmes du pays pour améliorer les conditions de travail. Plus de 50 % des sages-femmes du territoire pourraient prendre part à cette mobilisation, ce qui souligne l’importance cruciale de leur rôle et leur détermination à obtenir justice pour les professionnels ainsi que les familles qu’ils servent.
Une enquête en 2022
En septembre 2022, un sondage sur l’attractivité du territoire pour les professionnels de santé a été publié paru. Cette enquête, menée par la société Quidnovi, a pu servir de base pour des recommandations visant à améliorer les politiques de santé publique et les stratégies de ressources humaines dans le secteur médical. Le manque de formation continue, les contraintes administratives, les surcharges de travail sans compensation adéquate ont largement été soulignés comme des freins majeurs.
Margaux Lorenzini