Après la décision du SMTU de résilier les contrats de gestion des réseaux Tanéo et Karuïa, l’avenir des transports en commun à Nouméa et dans l’agglomération est en jeu.
Les exactions de la CCAT ont jeté à terre le système, à l’arrêt depuis plusieurs semaines et jusqu’en septembre, mais dont on ne sait même pas s’il pourra être remis en service. La décision du SMTU (Syndicat mixte des transports urbains), pour radicale qu’elle est, a le mérite de poser la question de la viabilité de plusieurs réseaux, ainsi Tanéo et Karuïa, auxquels il faut ajouter Raï pour les transports de l’intérieur du territoire (hors Grand Noumméa). En l’état actuel de la situation, en rappelant que les dégâts sur les réseaux urbains sont estimés à plus d’1 milliard de francs, et que dans le contexte actuel d’insécurité les personnels sont sans doute peu enclins à reprendre le travail, la réflexion porte sur l’amélioration du système. Sans pour autant revenir au temps des « baby-car », mais si certains l’envisagent, il va falloir penser à une mutualisation des moyens. C’est ainsi la proposition formulée par le SOENC-Transports. Dans un communiqué, le syndicat mené par Francisco Sione dit prendre acte avec regret de la décision du SMTU. Précisant comprendre qu’elle répond aux défis financiers et de gestion actuels, il estime qu’elle « représente un choix de facilité qui néglige les conséquences humaines et économiques ». Tout en déplorant « l’absence de réaction proactive du gouvernement face à cette crise », le syndicat estime « impératif que des réformes soient mises en place pour rendre le système de transport plus efficace et financièrement viable ».
Réduire le nombre d’organismes
Il propose donc une simplification des structures, visant à « réduire le nombre d’organismes pour une gestion plus cohérente et moins coûteuse », ce qui pourrait se faire dans un « dialogue ouvert entre toutes les parties prenantes pour trouver des solutions communes ». À cet égard, le syndicat propose de « lancer les états généraux des transports en commun, pour élaborer une nouvelle stratégie de mobilité. Cette initiative réunira les délégataires actuels, le SMTU, l’État et les organisations patronales et syndicales, avec pour objectif de concevoir des solutions innovantes, tant techniques que financières ». Il propose également de « mettre en place des mécanismes de transparence, pour une meilleure gestion des finances et des opérations ».
Le SOENC Transports conclut ainsi : « Nous croyons que la réponse à cette crise réside non seulement dans la prise de décision, mais aussi dans la prise d’initiative. Il est crucial d’agir de manière proactive pour trouver des solutions durables et innovantes ».
Nicolas Vignoles