“J’appelle humblement tous les Français à entrer en résistance aux côtés des Calédoniens”

Sonia Backes, présidente de la province Sud et cheffe de file des non-indépendantistes, a publié tôt ce mercredi matin une tribune dans le quotidien Le Figaro.

“Le 13 mai 2024, la Nouvelle-Calédonie a sombré dans l’insurrection. La frange radicale du mouvement indépendantiste, la Cellule de coordination des actions sur le terrain (CCAT), a décidé d’arracher, par la violence et par les armes, ce que les Calédoniens lui ont refusé par les urnes”, entame-t-elle.

“Les milices indépendantistes, dont la philosophie mortifère consiste à terroriser la population, ont pris possession de la rue. Elles pillent, brûlent et détruisent ce qui fait vivre tous les Calédoniens, rendant paradoxalement la Nouvelle-Calédonie encore plus dépendante du soutien de la France pour l’avenir. Usant d’une désinformation constante, elles tordent la réalité pour faire croire au monde qu’elles poursuivent une noble quête d’indépendance, se faisant passer pour les victimes politiques d’un système colonial qui n’existe plus, et pour les victimes économiques d’un pays qui a pourtant consacré des milliards au rééquilibrage social ces dernières décennies.”

“Pis encore, en teintant leur discours d’un racisme abject, elles montent les populations les unes contre les autres, cherchant à instiller la haine dans le cœur apeuré de certains Calédoniens. Installant terreur, peur et destruction sur notre territoire lors d’un coup d’État qui ne dit pas son nom, les indépendantistes veulent contraindre les Calédoniens à quitter leur pays pour le récupérer par la force”, poursuit l’ancienne secrétaire d’Etat à la Citoyenneté.

“Le Président de la République doit désormais tenir parole”

“Depuis le 13 mai 2024, des apôtres de la désolation ont entrepris de détruire ce que les Calédoniens ont mis tant de temps et d’énergie à construire : un pays où le vivre-ensemble est la boussole de paix qui nous guide. Depuis le 13 mai 2024, la Nouvelle-Calédonie est rappelée aux heures les plus sombres de son histoire, que nous nous étions pourtant jurés de ne plus revivre. Je le dis sans détour : l’État n’était pas prêt à l’ampleur de ces événements et la Nouvelle-Calédonie pas suffisamment protégée pour faire face à cet embrasement sans doute prévisible”, déplore Sonia Backes, dans les colonnes du quotidien national Le Figaro.

“Malgré cette erreur originelle, l’État a réagi et a finalement entendu les appels au maintien de la démocratie en Nouvelle-Calédonie. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Sébastien Lecornu, ministre des Armées, ont déployé le dispositif sécuritaire nécessaire pour faire cesser les exactions. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a promis l’argent indispensable à la reconstruction du pays. Le Président de la République doit désormais tenir parole et ne pas céder face à la violence. Le dégel du corps électoral doit être voté. Une nouvelle architecture institutionnelle au sein de la France doit être trouvée. Les responsables de ces exactions doivent être condamnés.”

“Une résistance pacifique mais résolue”

“Face à ce déferlement de haine et sans l’État pour protéger nos enfants des pillages et des attaques : nous sommes entrés en résistance ! Une résistance pacifique mais résolue. Celle des Calédoniens de tous horizons qui ont érigé des remparts afin de se protéger face aux attaques des émeutiers”, rappelle Sonia Backes dans cette tribune.

“Ces Calédoniens font preuve d’un courage et d’une abnégation qui forcent l’admiration. Leur refus de la violence, leur résilience et leur attitude responsable en font les héritiers véritables de l’accord de Nouméa. Leur organisation, leur solidarité et leur calme font la fierté de la Nouvelle-Calédonie. Ils sont les dignes descendants des résistants de cette France australe qui fut la première, par-delà les mers, à s’opposer à l’obscurantisme nazi. 80 ans plus tard, la barbarie prend une autre forme en Nouvelle-Calédonie, mais la résistance demeure.”

“Nous ne céderons rien !”

Sonia Backes voit, entend, lit tout ce qui se dit ici et ailleurs sur le sujet calédonien. “Légion sont les relais d’influence, médiatiques et politiques, en France, qui dénigrent cette résistance citoyenne. À ces commentateurs opportunistes, soutiens coupables des terroristes de la CCAT, nous vous disons que les Calédoniens resteront mobilisés. Aux capitales étrangères qui apportent un soutien essentiel aux émeutiers dans l’espoir de faire main basse sur la Nouvelle-Calédonie ou pour simplement déstabiliser la France, nous vous disons que les Calédoniens resteront unis et que vos vils desseins seront sans lendemain. Nous ne quitterons pas de force nos maisons”, appuie-t-elle.

“Nous n’abandonnerons pas nos idéaux de justice, de paix et de démocratie. En un mot, nous ne céderons rien ! Parce que nos anciens ont fait un pari de l’intelligence qui nous oblige, mais aussi et surtout parce que nos enfants méritent de grandir et de s’épanouir dans la paix sur la terre qui les a vus naître.”

“Ce que les Calédoniens traversent aujourd’hui n’est pas une éphémère turbulence politique”, ajoute la présidente de la province Sud. “C’est un combat de longue haleine qui débute. Aussi, j’appelle humblement tous les Français à entrer en résistance aux côtés des Calédoniens qui se battent pour sauver leur île mais aussi pour porter, à vingt mille kilomètres de Paris, une certaine idée de la France et de ses valeurs. Une idée intemporelle qui place au-dessus de tout : la liberté pour les Français et les Calédoniens de choisir leur destin ; l’égalité entre tous, indépendamment de son origine ethnique ou de son lieu de naissance ; la fraternité chevillée au cœur afin de construire un avenir paisible où chacun, respecté dans ses coutumes, trouve sa place en Nouvelle-Calédonie.”

“Ces élus indépendantistes sont aujourd’hui piégés dans leur mensonge”

“Les Calédoniens ont été précipités dans cette guerre civile par des (ir)responsables politiques indépendantistes usant de tous les prétextes, notamment celui du dégel du corps électoral, pour conquérir par la force une indépendance que les Calédoniens ont déjà refusée à trois reprises. Penser qu’en cédant aujourd’hui sur le dégel du corps électoral suffira à ramener le calme est une grave erreur. La seule volonté des radicaux à la manœuvre est d’accéder, par tous les moyens même les plus graves, à l’indépendance“, alarme Sonia Backes, s’adressant aux lecteurs de Métropole qui pourraient se faire berner.

Ces élus indépendantistes sont aujourd’hui piégés dans leur mensonge d’une indépendance qu’ils ont vendu comme inéluctable à leur base, alors qu’elle est illusoire. Ils doivent aujourd’hui trouver le courage de dire la vérité à leurs électeurs et retrouver le chemin de la raison pour s’asseoir, sans tarder, à la table des négociations avec l’État et les non-indépendantistes.”

“Notre salut passe par l’union”

Le paragraphe suivant est une sorte d’introspection, emprunte d’humilité. “Charité bien ordonnée commençant par soi-même, nous sommes conscients que tout n’a pas également été parfaitement conduit dans notre camp non-indépendantiste. Nous avons fait notre examen de conscience et nous regrettons, malgré les longues heures de discussion organisées par l’État, de ne pas avoir su trouver le chemin qui aurait permis de trouver une solution pérenne plus rapidement. Les équilibres que nous avions alors trouvés avec les indépendantistes n’ont pas pu être assumés par ces derniers. Nous savons aussi que les agendas personnels de certains nous ont divisés et ont affaibli la portée de notre message. Nous sommes désormais convaincus que notre salut passe par l’union qui, seule, est capable d’obliger l’État et les indépendantistes à respecter leur parole et le vote des Calédoniens.”

Sonia Backes, la cheffe de file du mouvement loyaliste, a posté un message audio de plus de trois minutes.

La conclusion de cette tribune, où chaque mot est pesé, est sans appel. “Notre résistance et la reconstruction dans la paix de la Nouvelle-Calédonie seront notre plus belle réponse. C’est en relevant la Nouvelle-Calédonie que nous mettrons en échec ceux qui veulent la vider par la peur et en prendre possession par la force. Il est urgent que chacun prenne conscience que ce qu’il se passe à Nouméa maintenant, arrivera ailleurs demain sur le sol national. Il est essentiel que nous résistions, car c’est notre devoir mais aussi l’ADN de la France.”

Fil d'actualité

Un écobuage à l’origine de l’incendie du Pic aux Chèvres

Depuis mardi après-midi - et c’était toujours le cas...

Les Loyalistes demandent à l’ONU de condamner l’« attaque politique » du 13 mai

Les indépendantistes n’étaient pas les seuls pétitionnaires présents à...

Crise des assurances : Nicolas Metzdorf demande à l’État d’intervenir

En Nouvelle-Calédonie, les exactions récentes posent des problèmes d’ordre...

Le dégel du corps électoral, « l’une des questions les plus importantes des prochains mois »

Le chef du gouvernement a apporté une nouvelle clarification...

Newsletter

Inscrivez vous pour recevoir chaque semaine notre newsletter dans votre boîte de réception.

Un écobuage à l’origine de l’incendie du Pic aux Chèvres

Depuis mardi après-midi - et c’était toujours le cas hier à 16 h - ça brûle dans les hauteurs de Dumbéa-Sur-Mer, entre les deux...

Les Loyalistes demandent à l’ONU de condamner l’« attaque politique » du 13 mai

Les indépendantistes n’étaient pas les seuls pétitionnaires présents à New York. A l’ONU, devant le C24, trois élus loyalistes ont fait entendre leur voix...

Crise des assurances : Nicolas Metzdorf demande à l’État d’intervenir

En Nouvelle-Calédonie, les exactions récentes posent des problèmes d’ordre assurantiel. Face à cette crise, Nicolas Metzdorf, député de la Nouvelle-Calédonie, vient d’adresser une question...