INTERVIEW – Emmanuel Macron : “Je m’engage à ne pas passer en force la réforme du dégel du corps électoral”

Dans une interview en exclusivité pour La Voix du Caillou, Nouvelle-Calédonie La 1ère, Radio Rythme Bleu et Caledonia, le président de la République Emmanuel Macron appelle au retrait des barrages, condition préalable à la fin de l’état d’urgence et à la construction d’un accord global. Alors que le territoire est marqué par ce qu’il qualifie de mouvement insurrectionnel, le chef de l’État s’est engagé à ne pas « passer en force » la réforme du dégel du corps électoral pour permettre la reprise des négociations politiques. Un cap a été dessiné : dans un mois, le président fera un point d’étape. « On va y arriver », a-t-il promis.

Monsieur le Président, après une journée marathon en Nouvelle-Calédonie jeudi, vous prenez le temps de répondre aux questions des journalistes des médias locaux. Vous avez rencontré les groupes politiques indépendantistes et non-indépendantistes. Votre visite a-t-elle permis de renouer les fils du dialogue alors que la question du dégel du corps électoral divise les deux camps ?

Je l’espère et je vous le dis avec beaucoup d’humilité car ce sont les heures et les jours à venir qui nous le diront. En juillet dernier, au cours de ma précédente visite, j’avais dit que mon souhait était d’aller vers un accord global. C’est d’ailleurs ce qui est prévu par le cheminement des accords historiques et ceux-ci prévoyaient un dégel du corps électoral pour les élections provinciales. Il ne fallait pas que les blocages ou les lenteurs empêchent d’organiser ces élections dans ce nouveau cadre après les trois référendums. Je rappelle qu’au cours de mon premier mandat, nous avons strictement respecté ce qui était prévu par les accords de Nouméa et de Matignon.

Comme je l’avais clairement exprimé, et parce qu’il y avait un blocage et que les accords ne reprenaient pas malgré des relances et des propositions de l’État, le gouvernement a mis sur la table cette proposition de dégel qui était, d’ailleurs, celle qui avait été pré-discutée par beaucoup et qui n’était une surprise pour personne. Elle a été votée en termes identiques au Sénat et à l’Assemblée nationale. Et donc au moment où je vous parle, de par notre Constitution, cette réforme pourrait soit être soumise par le président de la République au Congrès de Versailles, soit être soumise à la population française pour un référendum. Mais j’ai senti et entendu la farouche opposition des indépendantistes à cette question du dégel qui serait prise isolement et leur volonté réitérée d’aller vers un accord global. Et donc de s’y réengager. Ils m’ont dit que ce rejet avait nourri des oppositions, des manifestations massives, la naissance de collectifs nouveaux qui ont appelé à la violence et qui ont mené ces violences sur le terrain depuis douze jours.

Fort de cela, l’engagement que j’ai pris est de dire qu’au moment où je vous parle, dans le contexte actuel, je m’engage à ne pas passer en force pour essayer, pendant encore quelques semaines, de donner une chance à l’apaisement et au dialogue. Ce n’est pas un chèque en blanc car nous ne pouvons pas céder à la violence. Je suis prêt à cet apaisement, on va se donner du temps, mais ce que je demande, de manière immédiate, c’est la levée de tous les blocages et barrages avec un appel clair du FLNKS, de la CCAT et de tous les responsables impliqués.

Sur cette base-là, quand on le constatera, la deuxième étape consistera à mettre fin à l’état d’urgence. Troisième élément, enfin, il faut reprendre les négociations pour un accord global. Comme cela m’a été demandé en particulier par les indépendantistes, j’ai accepté l’idée d’une mission de médiation et de travail avec trois missionnaires qui m’ont accompagné et qui resteront sur le territoire pour commencer ce travail. J’ai dit que dans un mois, je constaterai les évolutions. Je verrai alors si le calme est revenu et si tout le monde s’est réengagé dans des discussions sincères. A ce moment-là, on se donnera le temps de finaliser cet accord global pour que celui-ci entre dans la Constitution.

“La Nouvelle-Calédonie, ce n’est pas le Far West.”

La Nouvelle-Calédonie a vécu un moment insurrectionnel inédit d’une ampleur sans précédent. Est-il possible de renouer le dialogue d’ici un mois dans ce climat avec une société traumatisée – les jeunes, la société civile, le monde économique, les élus ?

Je veux le croire et je crois que c’est possible et c’est même indispensable. Je veux avoir un mot pour nos compatriotes qui vivent le cauchemar depuis douze jours. J’ai été bouleversé en lisant des lettres, en entendant des témoignages de personnes qui ont perdu des proches qui ne pouvaient pas être dialysés ou qui n’avaient pas accès aux soins à cause des blocages. J’ai vu des chefs d’entreprise qui avaient tout perdu et leurs salariés avec, des maires qui dorment dans leurs mairies pour essayer de défendre, de tenir.

On le voit bien, nous avons un très grand désarroi et sur les questions de santé et d’approvisionnement en nourriture, des situations de détresse. Ma conviction, et c’est pour cela que j’ai pris la décision de venir tout de suite, est qu’il ne faut jamais laisser la violence s’installer. Elle est déjà là, c’est trop depuis onze jours. Je veux donner un message d’ordre et de retour au calme avec des moyens régaliens car la Nouvelle-Calédonie, ce n’est pas le Far West. La République doit reprendre l’autorité sur tous les points et apporter la sécurité à chacun. En France, il y a un ordre républicain et ce sont les forces de sécurité qui l’assurent. Mais il faut ouvrir ce chemin de l’apaisement car c’est celui qui permettra de bâtir le jour d’après.

J’ai été frappé d’entendre des jeunes, stupéfiants de maturité, qui m’ont partagé leur accablement. Mais ils me l’ont dit “nous, on vit bien ensemble”. Que ce soit dans le sport, au RSMA, à l’université. Il s’est donc passé quelque chose : une violence avec un retour de tous les ressentiments et parfois un retour à un racisme extrême. On ne peut pas céder à cela. Et donc, je pense que ma responsabilité en appelant à remettre l’ordre et à un retour à l’apaisement permet de rebattre la donne. Aujourd’hui, il nous faut du calme pour le jour d’après. Plus ça dure, plus ce sera difficile de revenir en arrière. Or, toutes et tous ont vocation à rester en Nouvelle-Calédonie et à y bâtir une vie heureuse. Aucun message politique, aucun combat politique, quelle que soit sa légitimité, ne peut justifier la violence.

Pourquoi ne pas avoir enclenché cette mission de dialogue un peu plus tôt ? Certains élus avaient alerté que la situation pouvait dégénérer.

Écoutez, parce que je pense qu’elle ne se justifiait pas tellement avant. On avait eu ce débat en juillet dernier et l’État, le Haut-commissaire et ses équipes ont effectué un travail de médiateur en proposant plusieurs versions aux forces politiques. Il y a eu plusieurs mois de dialogue sur cet accord global. Ensuite, les choses se sont totalement enrayées, ayons l’honnêteté de le dire. Parce qu’il y a eu une forme de retrait de certaines forces politiques en particulier parmi les indépendantistes. C’est face à ce retrait, et conformément à ce que j’avais dit à l’ensemble des responsables politiques et à la place des Cocotiers, que nous avons avancé sur un accord partiel, celui du dégel du corps électoral. C’est ce que les accords de Nouméa et Matignon nous imposent de faire pour pouvoir organiser les prochaines élections provinciales. J’ai donc été transparent. J’ai décidé d’installer cette mission parce que nous sommes dans un moment de crise extrême. Il y a le retour à l’ordre républicain avec la reprise du terrain et en même temps, l’apaisement. Je pense que cette mission de médiation et de travail va aider. C’est pour cela que je crois que c’est le bon moment pour le faire, que c’est la bonne composition. Ils incarnent cet État impartial.

Une violence inouïe s’est abattue à Nouméa et dans le Grand-Nouméa. Avez-vous pu obtenir aujourd’hui la levée des barrages et comment se fait-il que l’ordre ne soit pas revenu après plus de dix jours d’émeute ?

Je mesure l’impatience de nos compatriotes qui sont épuisés de tenir un barrage pour protéger leur quartier, leur habitation et leur commerce de jour comme de nuit. Ce que j’ai demandé à chacun, c’est la levée de ces barrages. Les prochaines heures nous le diront. J’attends maintenant que les responsables, en particulier indépendantistes, prennent les actes qui vont avec leurs paroles. J’ai confiance. J’attends cela.

Mais en parallèle, nous avons la responsabilité de reconquérir le terrain par les forces de sécurité intérieure. Je veux rendre hommage à nos policiers, gendarmes, policiers municipaux, pompiers mais aussi nos douaniers, nos magistrats qui, avec une mobilisation inédite, ont fait un travail remarquable. Je sais qu’en disant cela, certains de nos compatriotes se diront “je ne les ai pas vus dans mon quartier”. Pourquoi ? D’abord, parce qu’il y avait énormément de barrages dans le Grand-Nouméa. Ensuite, parce qu’il y a eu un travail de maintien de l’ordre qui a mobilisé beaucoup de nos forces de l’ordre. Je veux dire à ce sujet que nous avons renforcé les effectifs à un niveau exceptionnel avec 23 escadrons de gendarmes mobiles en plus des forces déjà présentes. Ce qui veut dire qu’il y aura 3000 forces de sécurité intérieure sur le territoire. C’est beaucoup plus qu’au moment du troisième référendum ou pendant le conflit de l’usine du Sud.

Ils vont méthodiquement reprendre les quartiers et en parallèle, nous améliorerons aussi nos techniques de déblaiement. En plus de cela, nous avons 130 effectifs du GIGN et du Raid parce que nous sommes confrontés à des scènes de violences urbaines insensées avec des personnes qui sont sur des toits d’immeubles avec des équipements quasi-militaires qui terrorisent tout le monde.

“Que personne ne compte sur une forme de recul de la République. On ne cède pas à la violence.”

Nous avons perdu deux gendarmes. Je veux avoir une pensée pour eux, leurs familles, leurs mémoires ainsi que les quatre autres victimes directes de ces violences depuis le début. Mais nos gendarmes et nos policiers n’ont tué personne. Et donc, pied à pied, ils rétablissent l’ordre mais avec un professionnalisme et un sang-froid qui demandent du temps. Si les forces de l’ordre étaient arrivées en force et en cassant tout, il y aurait eu des dommages collatéraux terribles. Ce n’est pas le choix qui a été fait par le ministre de l’Intérieur et des outre-mer Gérald Darmanin. Je salue son sens des responsabilités, il a eu raison de donner ces instructions. Nous avançons désormais avec méthode. Les prochains jours seront décisifs. Je demande à tout le monde de garder le sang-froid qui convient dans cette période. Je vous le dis de manière très claire, nos forces de sécurité intérieure resteront à ce niveau d’engagement aussi longtemps que nécessaire. Même si je devais lever l’état d’urgence, on gardera le même engagement et même si les violences devaient perdurer ou reprendre, et ce même pendant les Jeux olympiques et paralympiques, nous garderons le même niveau d’engagement. Que personne ne compte sur une forme de recul de la République. On ne cède pas à la violence.

Les Calédoniens se posent tous la question sur ce mouvement insurrectionnel : qui sont les commanditaires ? Est-ce que l’appareil d’État a des réponses aujourd’hui ?

J’ai une priorité, le retour à l’ordre, la levée des barrages et le calme. Je dirai que les prochaines heures nous diront beaucoup sur cette question. Car, c’est simple : j’ai rencontré des décideurs politiques avec le collectif qui a organisé ces violences. Ils ont pris des engagements vis-à-vis de moi. J’ai pris des engagements vis-à-vis d’eux. Je viens, par mon expression, de tenir ces engagements. Je verrai dans les prochaines heures s’ils tiennent leurs engagements vis-à-vis de moi. Et alors, nous clarifierons. Soit, ils décident de ne pas les tenir politiquement, soit ils ne peuvent pas les tenir. Et nous verrons à ce moment-là, si c’est un mouvement politique, insurrectionnel ou d’une autre qualification. Je ne veux pas le qualifier pour l’instant. Je veux que ça s’arrête. Je n’ai pas d’adjectif à donner, ce n’est pas ma priorité sur le moment. Il n’y a rien qui justifie la violence. Rien, rien, rien. Mais à partir du moment où on a enclenché un mouvement politique d’apaisement, j’attends de tous les politiques qu’ils exercent leurs responsabilités sur ce collectif pour le retour au calme. Il est clair, cependant, que ces exactions, violences, destructions, pillages et crimes seront poursuivis par la justice. Quelles que soient les motivations.

Le ministre Gérald Darmanin a qualifié la Cellule de coordination des actions de terrain d’organisation « de voyous ». Pourquoi avoir invité Christian Téin, le leader de la CCAT, autour de la table avec les forces indépendantistes ?

Je vais être très transparent et simple avec vous. Je veux le retour à l’ordre et enclencher le dialogue. Les responsables politiques indépendantistes m’ont demandé d’associer Christian Téin en me disant que ce sera beaucoup plus efficace pour cesser les violences, qu’il a une responsabilité, qu’il pourra me dire des choses et qu’il pourra m’entendre. J’ai accédé à cette demande par souci d’efficacité. C’est aussi pour cela que c’est un geste de ma part de confiance et moi-même de responsabilité. J’espère qu’ils seront à la hauteur de cette confiance et qu’ils tiendront leurs paroles. Je n’ai pas de raison de croire le contraire à l’heure où je vous parle. Si cela fonctionne, j’aurai eu raison de le faire sous ce format. S’ils ne sont pas au rendez-vous des résultats, j’aurai eu tort. Christian Téin fait partie des personnes qui sont assignées à résidence. Je ne vais pas dévoiler les mesures administratives qui relèvent de l’état d’urgence. Mais il a respecté son assignation. Si les engagements sont tenus, les assignations administratives seront levées avec la fin de l’état d’urgence.

“Le jour d’après, tout le monde sera un peu groggy parce que de ce niveau de violences, on n’en revient pas comme cela.”

La jeunesse a crié très fort, elle continue de crier. Parlons de l’après. Il y a bien sûr la reconstruction matérielle mais aussi la reconstruction de la société calédonienne. Comment la jeunesse peut-elle retrouver sa place ?

C’est décisif et c’est pour cela que je veux impliquer le maximum de monde dans cet accord. Vous dîtes que la jeunesse a crié, c’est une jeunesse qui a crié. Il y a une autre jeunesse que j’ai rencontré et qui veut s’engager dans les armées, qui veut réussir des études supérieures, avoir les meilleurs diplômes et vivre en paix. Je sens que cette jeunesse veut vivre ensemble. Et donc, on doit quand même regarder un de nos échecs collectifs de ces dernières décennies, malgré les accords : est-ce que le rééquilibrage a marché ? Non. Est-ce qu’on a réduit les inégalités économiques et sociales ? Non. Est-ce qu’on a réduit les inégalités entre les hommes et les femmes ? Non. Notre jeunesse nous demande ça. Elle ne veut pas vivre dans une société fracturée. Le racisme ne se justifie jamais, dans un sens ou dans l’autre. Mais il se nourrit de ressentiments, d’inégalités, de ses formes de repli sans doute exacerbées au moment des référendums.

Le défi qui est le nôtre, c’est que dans ce temps compté pour bâtir un accord, nous puissions avoir une mobilisation de toutes nos forces vives, y compris de la jeunesse. Je les ai incités à s’engager pour qu’ils disent ce qu’ils souhaitent. On doit parler diversification économique. Il ne faut pas expliquer à cette jeunesse que la Nouvelle-Calédonie doit se construire avec le même modèle qu’hier, que ce sera le tout-nickel. Ce n’est pas vrai. Il faut être honnête avec elle. Et comment bâtir ce fameux vivre-ensemble dont on parle à chaque instant et pour lequel on n’agit pas toujours en conséquence ? Dans le sport, à l’école, ils vivent ensemble. On doit écouter cette jeunesse, on doit lui donner une place dans la construction de cet accord. Je l’ai dit aux élus, je considère que la jeunesse nous dit que le compteur doit s’arrêter de tourner. Parce que si vous ne donnez pas une vision d’avenir, comment embarquez-vous les gens ? Comment construisez-vous des structures pour donner de la visibilité ? Comment engagez-vous des jeunes sur des formations d’avenir si vous ne savez pas dire quel est l’avenir du territoire ? C’est de notre responsabilité. A l’État, dans son rôle impartial, mais à toutes les forces politiques et économiques. Le potentiel est énorme. Je ne veux donc pas que nos jeunes se disent demain quel immense gâchis. Aujourd’hui, tout le monde est sidéré. Le jour d’après, tout le monde sera un peu groggy parce que de ce niveau de violences, on n’en revient pas comme cela. Ma conviction, c’est que si tout le monde s’élève au bon niveau de responsabilité et de gravité du fait de ce que nous vivons, tout est permis. Et y compris le meilleur. C’est ce en quoi je crois.

L’économie calédonienne était déjà exsangue, elle est aujourd’hui à terre. Des dizaines d’entreprises ont été détruites, incendiées, des milliers d’emplois sont déjà supprimés. Comment reconstruire ? Quel temps cela va prendre ? Combien cela va coûter ? Et est-ce que l’État sera prêt à payer puisque la Calédonie sera incapable de le faire elle-même ?

Il faut faire avec méthode et avec un esprit de responsabilité. La ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux a tenu une réunion sur la question de la reconstruction et elle va rester quelques jours encore pour continuer ce travail. Une mission pilotée par Anthony Requin permettra de faire l’état des lieux et d’établir un cadre. Une dizaine de haut-fonctionnaires viendront aussi compléter les effectifs déjà déployés parce que les dommages économiques et sociaux sont massifs. Dans plusieurs communes, des commerces, des usines, des grandes surfaces ont été totalement détruites.

“Nous apporterons (…) une réponse d’urgence et de survie pour les entrepreneurs, les salariés et les indépendants.”

A court terme, nous apporterons une réponse et le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a déjà présidé deux réunions avec les parties prenantes : aide à la trésorerie, aide pour les salaires, accompagnement des assurances en déployant des équipes dédiées. Donc, une réponse d’urgence et de survie pour les entrepreneurs, les salariés et les indépendants qui ont parfois perdu le fruit d’une vie. On accompagnera le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie sur ses compétences avec un ratio de un pour un pour lui venir en aide et ne pas lui laisser toute la charge sur la compétence qui est la sienne.

S’agissant des bâtiments publics de l’État et des écoles et collèges, nous aurons des procédures d’exception pour reconstruire très rapidement. On ne peut pas laisser nos jeunes dans une situation où ils devraient attendre des années avant de voir leur école reconstruite. Il y aura forcément un moment de transition précaire mais on ira au plus vite. L’État aidera aussi les collectivités dans les mesures d’exonération de charge et de chômage partiel qui sont de leurs compétences.

Et puis, il faut ensuite bâtir une politique plus large de reconstruction. Et là, nous allons travailler tous ensemble pour définir le cadre de gouvernance et d’organisation. Est-ce qu’il faut créer un établissement public ? Qui doit le piloter ? Et comment faire pour que ce soit le plus efficace possible ? Il faut établir une méthode car nous n’allons pas tout reconstruire à l’identique. Il doit y avoir une stratégie de diversification économique au sein de laquelle la question du nickel est absolument clé. Nous ne devons pas seulement travailler sur ce dossier mais avoir des conclusions opérationnelles dans le cadre de l’accord global.

Je voudrais dire un dernier mot : j’étais heureux d’être parmi vous, quelques heures seulement dans un moment déterminant de l’histoire et de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Je veux en tout cas redire mon affection et mon soutien à toutes les populations qui vivent dans l’angoisse, la peur et ma volonté d’un retour au calme le plus rapide possible. Nous sommes là et nous serons là. Je veux aussi vous dire ma volonté d’apaisement et de dialogue. J’ai confiance dans nos responsables, dans nos élus, dans nos forces vives économiques, dans notre jeunesse pour bâtir ce chemin d’avenir. On va y arriver mais il faut que tout le monde soit à la hauteur de ce moment. Je compte sur chacun.

Jean-Alexis Gallien-Lamarche

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