Européennes : les premiers électeurs ont voté à Nouméa

Ce dimanche, en Nouvelle-Calédonie, 222 831 électeurs sont appelés aux urnes pour les élections européennes. Les bureaux de vote sont ouvert depuis 7 h et le resteront jusqu’à 17 h, dans un contexte sécuritaire compliqué.

Si le nombre de bureaux de vote reste inchangé, le nombre d’endroits pour le faire, lui, a été considérablement revu à la baisse par rapport aux dernières élections européennes il y a cinq ans. Les 297 bureaux sont ainsi répartis dans « une cinquantaine de lieux » sur l’ensemble du territoire.

Des plans B

A Nouméa, 73 337 électeurs inscrits sur la liste électorale générale sont appelés aux urnes. Si la capitale dénombre 56 bureaux de vote, ces derniers sont, pour l’occasion, tous concentrés dans six lieux : Ko We Kara, l’école Marie-Courtot, l’école Le Petit Poucet, l’Hôtel de Ville, l’école Michel-Amiot et la salle omnisports de l’Anse-Vata.

« La préparation, tout ce qui était administrative, on avait pu la faire bien en amont. C’était bien sûr la définition des six lieux qui a pris du temps. On a travaillé pendant deux semaines avec le Haut-commissariat et les forces de l’ordre pour choisir les lieux qui pouvaient être les plus centraux par rapport aux secteurs de la ville », précise Alan Boufenèche, directeur de la vie citoyenne, éducative et sportive à la mairie de Nouméa.

« La sécurisation a commencé » samedi matin, « dès lors qu’on a commencé à communiquer et à équiper les sites en isoloirs et en tables. Ce qui a été compliqué, ça a été de trouver en nombre les présidents et les secrétaires, qui puissent se déplacer. Ce matin, à l’heure où on parle, on a des secrétaires qui sont empêchés, qui ne peuvent pas rejoindre leur lieu de vote. J’en ai un sur Ko We Kara et un sur la Vallée-du-Tir », expliquait-il à 6 h 54 ce dimanche. « On a des plans B, on avait prévu des bouées de sauvetage. On va être en place dans six minutes, tous les bureaux seront ouverts. »

De la gymnastique

Alan Boufenèche salue le travail collectif fait à la mairie de Nouméa. Gérer ces élections, cela mobilise « 110 agents, le reste ce sont des élus municipaux. Ce sont des gens qui sont investis, qui sont aguerris à l’exercice et qui surtout ont du courage, parce que vu la situation et le contexte c’est compliqué de sortir chez soi à 5 h 30 pour rejoindre un bureau de vote. On a des agents qui habitent Katiramona, etc., qui n’ont pas voulu prendre le risque de ne pas pouvoir venir ce matin et qui ont pris d’eux-mêmes des chambres d’hôtel », note-t-il.

« Une élection pendant le Covid, puis le troisième referendum, c’était déjà un bel exercice. Là, on va avoir moins de votants, c’est certain. Depuis ce matin, ça pète de partout. On a des agents qui habitent hors Nouméa qui n’ont pas pu encore arriver à la mairie pour tenir les renforts standard et administration. » Résultat : « il faut être un peu gymnaste dans ce genre » de situation. 

Organisation différente

Pour ces élections européennes, la principale difficulté a été de « s’organiser de manière différente. Il fallait avoir des forces de l’ordre dans les bureaux de vote, donc on a choisi, en travaillant avec l’État bien évidemment, de faire en sorte, et je crois que l’ensemble des communes de l’agglo a fait la même chose, de les regrouper. On ne peut pas laisser les bureaux de vote par exemple de Montravel, de la Vallée-du-Tir, etc., où c’est un peu compliqué », résume la maire de Nouméa, Sonia Lagarde.

Conséquence : « la commune de Nouméa se retrouve avec six points de vote. Ici, à la mairie on a six bureaux, à l’Anse-Vata on en a plus de dix. Ça permet de sécuriser les bureaux de vote, faire en sorte que les gens n’aient pas peur pour se déplacer, que tout se passe bien, donc ça a vraiment été une organisation complètement différente. »

Les administrés ont été prévenus seulement la veille des lieux de vote. Objectif : ne pas avoir « d’écoles à nouveau brûlées, tout en sachant qu’on en a déjà eu huit sur la commune ».

La démocratie s’exerce

« Je ne suis pas spécialement inquiète, dans le sens où tous nos bureaux de vote sont bien gardés », même s’il est vrai que ce dimanche matin « ça a été un peu plus compliqué pour certains pour arriver, en particulier dans le nord » de la commune. Globalement, « il y a suffisamment de forces de l’ordre autour des bureaux pour que ça se passe bien », rassure Sonia Lagarde. « Le tout est de savoir s’il y aura beaucoup de votants, ça c’est une autre question. » 

L’élue tient l’un des bureaux de vote à l’Hôtel de ville. Elle regarde vers l’entrée, où une petite file d’attente (d’une dizaine de personnes) s’est constituée dès 7 h, et ajoute, satisfaite mais prudente : « bon, ça commence ce matin, un peu. Il y a toujours des gens qui viennent voter très tôt. » Durant la première demi-heure, de 7 h à 7 h 30, on a ainsi approché la centaine de votants. 

Qu’en sera-t-il du reste de la journée ? « La dernière fois », il y a cinq ans, « on était à un peu plus de 20 % » de participation (25,68 % à Nouméa, 19,22 % sur l’ensemble de la Calédonie). « On va maintenir le chiffre ou on va encore descendre ? Si on descend, il n’y aura pas beaucoup de votants, on va s’ennuyer un peu cet après-midi. »

Alan Boufenèche, expérimenté, confie : « pour les élections européennes, il y a toujours du monde à l’ouverture, puis après la messe vers 10 h 30. Ensuite, l’après-midi en général il n’y a pas beaucoup de monde. » Cela devrait être encore plus le cas cette fois, avec l’heure du couvre-feu qui arrive vite. Les personnes travaillant pour ces élections, elles, dépasseront cette limite de 18 h. Chacune d’entre elles a prévu un lieu de repli pour dormir ce soir si jamais elles ne peuvent pas rentrer par la route. 

Sonia Lagarde rappelle un point, concernant la tenue de ce scrutin en un tour : « C’est l’État qui décide là-dessus, ce ne sont ni les maires, ni les communes. Nous, on fait ce que l’État nous demande de faire. L’État a souhaité maintenir » ces élections européennes « et c’est normal, donc la démocratie s’exerce à plein » ce dimanche. 

Dans le Grand Nouméa

Pour ces élections européennes, il y a trois lieux de vote au Mont-Dore (la salle omnisports Henri-Sérandour à Boulari, l’Hôtel de Ville à Boulari et la salle des communautés au Vallon-Dore), deux lieux à Dumbéa (l’hôtel de Ville à Koutio et la mairie du nord à Dumbéa Rivière) et un à Païta (dock socio-culturel).

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