On aime le drift en Calédonie et on applaudit les as du volant pour leurs dérapages contrôlés. Rien à voir avec la CCAT dont les dérapages ne sont justement plus contrôlés, ce qui conduit certains de ses responsables à se retrouver en garde à vue, prélude à des entretiens avec la « justice coloniale ». Les « 10 jours pour kanaky » tournent au vinaigre à cause de ces opérations dont on ne voit pas le rapport avec le dégel du corps électoral, puisque c’est cela la revendication initiale. Une revendication qui trouve sa « force de travail » dans la jeunesse qui, de toute évidence, ignore totalement de quoi il s’agit, mais qui trouve « choc » de défiler derrière le drapeau du FLNKS et de hurler les slogans habituels. Quant au FLNKS, particulièrement l’UC, il semble observer ces dérapages avec circonspection, sinon de l’embarras, constatant peut-être navré que tout ceci lui échappe. On ne parle même plus de l’intégration des mouvements composant la CCAT, un temps envisagée, et l’on semble chercher des échappatoires, sinon pourquoi avoir relancer les Comités nationalistes citoyens dont on avait oublié l’existence ? En attendant, la CCAT se perd en des actions que les pouvoirs publics n’ont pas l’intention de laisser se développer.
Nicolas Vignoles