Bonne nouvelle : toutes les dépenses publiques de la Calédonie, ses dépenses sociales et la retraite de ses fonctionnaires seront acquittées sans interruption pendant toute l’année 2023 et le budget 2024 présenté au Congrès en équilibre réel, sans apports nouveaux de l’Etat. Si cela est devenu possible ce n’est pas parce que la Calédonie a honoré sa signature apposée en 2021 au bas de la fameuse « convention tripartite entre l’État, l’Agence française de développement et le Gouvernement de Nouvelle Calédonie prévoyant les réformes à mettre en place et leur calendrier ». C’est même tout le contraire depuis trois ans. Alors pourquoi ? Parce que les ministres parisiens et les hauts fonctionnaires qui les accompagnent ou travaillent ici ont enfin compris que les politiques calédoniens des deux bords sont plus malins qu’eux. Ils ont donc soumis à condition le versement de l’aide de l’Etat. Le Congrès n’a plus le choix : il faut réformer avant le 31 décembre pour que les sous soient virés sur notre compte. Combien faut-il de plus qu’en 2023 pour équilibrer sans l’Etat notre budget en 2024 ? A minima, nos élus doivent « trouver » 7 milliards, à répartir entre impôts, taxes et cotisations sociales, sans compter la mise en place d’une cotisation spéciale pour rembourser les 20 milliards de dettes cumulées restantes du RUAMM. L’État a inscrit cette « condition » dans le document martyr ! Comment ? En ayant une ligne de conduite calédonienne, c’est à dire sans toucher les créateurs directs de valeur : les entreprises. Ne rien faire, ne rien dire, ne rien prévoir qui fasse fuir l’investisseur ou le porteur de projet, dissuade la volonté d’entreprendre ou empêche la réalisation de salaires, de profits et de bénéfices. C’est à dire la future matière imposable. Il faut au maximum épargner les entreprises grandes, petites et moyennes. Sans quoi et assez vite nous manquerons d’argent.