La collectivité joue un rôle majeur dans la réinsertion des condamnés. Explications.
« Depuis 2016, les services de la province Sud encadrent les personnes condamnées à effectuer des travaux d’intérêt général. Une alternative aux amendes et aux peines de prison pour 119 personnes en moyenne par an », pour un total annuel de 4 293 heures, a précisé la Maison bleue, en marge du 40e anniversaire du dispositif national de travail d’intérêt général (TIG), fêté mercredi matin au tribunal de première instance de Nouméa. « On est en capacité d’accueillir plus de personnes, environ 40 % supplémentaires », note Philippe Le Poul, patron de la Direction de la culture, de la jeunesse et des sports de la province. « Mais ça ne dépend pas de nous, ça dépend du parquet. » En province Sud, les TIG fonctionnent toute l’année, reprend Philippe Le Poul, combatif sur ce dossier. « On a fait de ce dispositif un élément majeur de la politique provinciale en termes de prévention contre la délinquance, et de réinsertion. » Ce « dispositif de réparation pénale, de réparation des fautes », est pertinent car, si le condamné joue le jeu, il permet de lui « montrer » les conséquences de ses actes, et sa capacité à se faire pardonner. « C’est une fierté pour la collectivité de réussir à mettre en place un dispositif qui répond, aujourd’hui, à une problématique en Calédonie. »
Gros investissement
La réunion de mercredi, « c’était un rendez-vous qui était important », notamment pour « valoriser le travail mis en place par la province Sud », laquelle a « investi beaucoup », que ce soit « de l’argent » ou que ce soit sur le plan des « ressources humaines » et de « la formation », explique Philippe Le Poul. A cette occasion, « Gil Brial, le deuxième vice-président, est venu l’engagement de la province et soutenir la Direction provinciale de la culture de la jeunesse et des sports, pilote du dispositif TIG au sein de la collectivité », raconte la Maison Bleue. « Engagée en partenariat avec le Service pénitentiaire d’insertion et de probation en Nouvelle-Calédonie (SPIP), la collectivité accueille depuis 2016, au sein de ses services, des personnes condamnées par le Juge d’application des peines (JAP). » Cela se fait « sur ses différents sites », la province Sud citant le parc de la rivière Bleue, celui des Grandes Fougères, le stade du PLGC, les Boucles de Tina et le Centre des activités nautiques. « À cela s’ajoute des interventions sur des sites patrimoniaux itinérants grâce à des conventions passées avec des partenaires comme le musée maritime, le site historique de l’île Nou, les vestiges du village de Prony. Sur ces derniers sites, les tigistes participent aux actions culturelles et notamment au montage d’expositions. »
Donner du sens
L’idée générale, rappelle Philippe Le Poul, est de « donner du sens » aux actions mises place pour les condamnés. A l’avenir, il est envisagé « de nouvelles perspectives, en étoffant notamment les propositions d’intervention au champ administratif, en proposant aux tigistes des rencontres avec des conseillers de l’Espace jeunes et de la Direction provinciale de l’emploi et du logement, dans le cadre leur insertion et de leur professionnel », conclut la province Sud.