Christian Karembeu est revenu sur les violents affrontements qui émaillent l’île depuis plus de quinze jours. Le footballeur calédonien a perdu deux membres de sa famille.
Si certains sportifs de haut niveau expatriés en France ou à l’étranger ont pris la parole sur les réseaux sociaux ou dans les médias pour exprimer leur sentiment vis à vis des tensions, à l’image du footballeur Antoine Kombouaré, de la rugbywoman Yolaine Yengo, du judoka Alexis Mathieu ou encore de la nageuse Lara Grangeon, Christian Karembeu, champion du monde avec l’équipe de France en 1998, était, jusqu’à présent, resté muet. Invité au micro de Jacques Vendroux sur Europe 1, la légende calédonienne a justifié cette attitude mutique jusqu’à présent. “J’ai perdu des membres de ma famille, c’est pour ça que je suis resté silencieux. Parce que je suis en deuil. Deux personnes de ma famille ont été tuées par balle dans la tête. Ce sont des snipers. Le mot est fort mais ce sont des assassinats et on espère qu’il y aura des enquêtes et des investigations sur ces meurtres”, a détaillé l’ancien footballeur qui a perdu son neveu et sa nièce, issus de la tribu Emma et qui étaient originaires de Canala.
“Il faut discuter, il faut palabrer”
Concernant le conflit actuel, qui perdure depuis plus de deux semaines maintenant, il analyse la situation “avec beaucoup de distance”. “La Nouvelle-Calédonie ce sont des communautés avec des histoires anciennes (…) Dernièrement, il y a eu un changement d’une loi qui a provoqué des réactions dévastatrices”, regrette-t-il, tout en étant favorable à un nouveau référendum. “Il n’y a que la vérité du terrain qui peut nous apporter justice ou paix”, alors que depuis les accords de Nouméa, “les deux communautés ont réussi à vivre ensemble depuis plus de vingt ans”.
Il espère, dès à présent, pour échanger et rencontrer le président de la République afin de parler davantage du complexe sujet calédonien. “On ne peut plus avoir de morts et de violences sur le territoire. On parle souvent de culture orale. Donc, quand il y a des idées soumises par l’Etat, il faut discuter, il faut palabrer pour justement qu’ils puissent diriger la loi et faire ce qui est bon pour le pays et pour les communautés”, ajoute-t-il.
Depuis le début des émeutes, lundi 13 mai, sept personnes ont été tuées. Cinq civils mais aussi deux gendarmes.