La nageuse calédonienne, qui vise une nouvelle qualification olympique, a adressé un message de « soutien » à la Calédonie, alors que les barrages et les émeutes perdurent depuis douze jours. Avec émotion, mais aussi avec l’espoir que le Caillou devienne « cette terre de parole, de partage ».
Elle n’avait pas encore pris la parole que l’émotion se lisait déjà sur son visage. Après une grande respiration, en tenue blanche ciglée du logo des Jeux olympiques de Paris 2024, elle a débuté en se disant « très reconnaissante d’avoir porté la flamme ». Mais, en postant cette courte vidéo d’environ deux minutes vendredi soir sur Facebook, Lara Grangeon avait bien d’autres choses en tête. L’expérimentée nageuse, qui vise une quatrième qualification olympique en Métropole, avait le Caillou, son île natale, dans la tête. « Je suis très émue car, en 2011, en Nouvelle-Calédonie, on accueillait les Jeux du Pacifique et j’avais aussi eu cette chance de porter cette flamme, qui est un symbole de paix, a-t-elle débuté. Et dans mon souvenir, on était tous unis derrière ces Jeux, autour des valeurs du sport, que ce sont le respect, l’engagement, l’humilité et la solidarité. »
« Notre île que nous chérissons tant »
Alors forcément, alors que la Nouvelle-Calédonie s’est embrasée le 13 mai dernier, elle se sent « triste, malheureuse et démunie par les actualités et par tout ce qu’il se passe ». « Je suis Calédonienne, née en Nouvelle-Calédonie et c’est là-bas que j’ai fait mes premiers pas, mes premières longueurs. C’est là-bas que je me sens véritablement chez moi », dit-elle, la voix tremblante. Si elle « ne réalise même pas » ce que subi actuellement la population, Lara Grangeon, qui est devenue l’athlète la plus médaillée des Jeux du Pacifique en novembre dernier aux Salomon, a tenu à apporter « tout son soutien ». « La Nouvelle-Calédonie, c’est une terre riche, de ses paysages mais aussi de ses peuples qui la composent. Riche de cette diversité. Il faut qu’on en profite pour pouvoir bâtir un avenir pérenne, un avenir ambitieux pour notre île que nous chérissons tant », poursuit-elle.
Si cela va être « dur de reconstruire tout ce qui a été brûlé, cassé », elle espère tout de même « qu’on arrivera à bâtir cet avenir commun et à mettre en place cette première pierre au sol et a échangé ces premières paroles ». Avec l’ambition de « faire de notre île, cette terre de parole, cette terre de partage ».