Il y a une semaine, lundi 13 mai, la Nouvelle-Calédonie a basculé dans l’horreur avec le début des débordements et des émeutes. Si l’axe entre Nouméa et Tontouta a été récupéré par les forces de l’ordre, la situation demeure tendue dans différents quartiers.
00h30 – Une nouvelle cellule interministérielle de crise.
Gabriel Attal, le Premier ministre, a présidé une nouvelle cellule interministérielle de crise sur la situation en Nouvelle-Calédonie lundi matin (heure métropolitaine), alors que doit se tenir un nouveau Conseil de Défense et de sécurité nationale à 18h30 (3h30 en Calédonie). “Les forces de sécurité intérieure continuent d’arriver en nombre sur place grâce au pont aérien que nous avons mis en place (…) Il reste encore du chemin avant le retour à la normale, mais nous sommes déterminés à rétablir l’ordre, préalable indispensable au dialogue. Merci à nos forces de sécurité, à tous les agents de l’État mobilisés sur le terrain”, a-t-il écrit sur X.
22h10 – Les nettoyages des routes se poursuit.
Dimanche, les forces de l’ordre ont débuté le nettoyage de la RT1 entre Nouméa et Tontouta avec 76 barrages détruits. Une première étape indispensable avant le déblairement des déchets et des nombreuses épaves de voiture présentes à Nouméa, à Païta, à Dumbéa ou encore au Mont-Dore. Lundi après-midi, ces vastes opération de nettoyage étaient d’actualité sur la Savexpress avec un (long) cortège de VBRG, de gendarmes, de militaires et de camions d’entreprises privées qui entassaient les différentes véhicules détruits par les flammes.
21 h 50 – Simon Loueckhote demande une suspense de la réforme constitutionnelle.
L’ancien président du gouvernement, ex-sénateur, Kanak et non-indépendantiste, a écrit un courrier au président de la République. Il lui demande “de bien vouloir suspendre l’inscription du projet de loi constitutionnelle, à l’origine des violences en cours dans le pays”. Ce serait “la seule solution de sortie possible du cycle de violence” que connaît la Calédonie depuis une semaine. “La période que nous vivons actuellement sur le Caillou est sans précédent. Ma crainte est totale et ma vision du futur est en demi-teinte.”
20h25 – 29 interpellations ce lundi.
Dans un message posté sur X, le Haut-commissariat a tenu à féliciter les forces mobilisées sur le terrain depuis le début des émeutes, ce qui a permis de commencer la sécurisation de Magenta, de Ducos mais aussi de réaliser des opérations de dissuasion à la Vallée-du-Tir et à Rivière-Salée. Ce lundi, 29 personnes ont ainsi été interpellées : 19 en zone police et 10 en zone gendarmarie.
18h55 – Les locaux de Saint-Vincent de Paul incendiés.
“Le désespoir devant cette désolation”. La société Saint-Vincent de Paul avait du mal à trouver les mots en partageant les photos de ses locaux ravagés par les flammes. “Comment peut-on s’en prendre à Saint-Vincent de Paul qui, tout l’année, sert, écoute, aide, soutient les démunies”, ont-il écrit sur Facebook.
18h35 – Vers une poursuite du mouvement de la CCAT ?
Une nouvelle organisation serait-elle en train de se mettre en place ? Hier un communiqué a été publié, signé “des” CCAT des aires Paici-Cemuhi, Hoot Ma Whaap et Ajie Aro. Il y est ainsi précisé que “les CCAT maintiennent la mobilisation pendant 15 jours toujours au niveau 2.5, à partir de ce jour, dimanche 19 mai pour marquer le deuil de nos enfants et exigent que le FLNKS trouve un accord avec les partenaires locaux”. Et dans la foulée, il est exigé du FLNKS qu’il organise en urgence un congrès extraordinaire, “au vu du contexte difficile et dramatique que traverse le pays et de la suite du vote du dégel”.
18h20 – Le campus universitaire fermé jusqu’à nouvel ordre.
“La sécurité de nos étudiants, de notre personnel et de tous nos visiteurs est notre priorité absolue. Le contexte sécuritaire étant incertain, les conditions de circulation évoluant chaque jour, voire plusieurs fois par jour, il n’est pas possible d’attester la sécurité des déplacements vers et depuis le campus et nous prenons donc cette décision par mesure de sauvegarde”, explique l’UNC, au sujet du campus universitaire de Nouville, qui reste donc fermé “jusqu’à nouvel ordre”.
S’agissant du campus de Baco, il restera fermé également notamment en raison des difficultés de déplacements.
“Nous comprenons les inquiétudes que cette fermeture peut susciter, notamment en ce qui concerne les examens de fin de semestre. Soyez assurés que les instances de l’université travailleront dès que possible pour trouver des solutions adaptées à travers la mise en œuvre du plan de continuité pédagogique dès que la situation nous permettra à toutes et tous de nous concentrer sereinement sur la poursuite de l’année universitaire”, a précisé l’UNC dans un communiqué publié ce lundi.
17h50 – L’aéroport de Tontouta reste fermé jusqu’au 23 mai.
Aucun vol commercial n’a pu se poser sur le tarmac de l’aéroport international depuis mardi dernier. Et, dans un communiqué, Aircalin a annoncé que l’aéroport resterait fermé au moins jusqu’au 23 mai. Voici l’ensemble des vols concernés :
– rotation Nouméa/Auckland du 14, 17, 19, 21 mai
– rotation Nouméa/Sydney des 14, 16, 17, 21, 23 mai
– rotation Nouméa/Brisbane des 15, 17, 19, 22 mai
– rotation Nouméa/Melbourne du 18 mai
– rotation Nouméa/Nandi/Papeete du 14/15, 21/22 mai
– rotation Nouméa/Papeete du 18 mai
– vol Nandi/Nouméa du 14 mai
– rotation Nouméa/Nandi/Wallis du 19 et 20 mai
– rotation Nouméa/Port-Vila du 17 et 20 mai
– vol Singapour/Nouméa du 14 mai
– rotation Nouméa/Singapour du 16, 17, 19, 21, 23 mai
– rotation Nouméa/Tokyo du 15, 18, 20, 22 mai
“La reprogrammation des vols sera lancée dès annonce de la réouverture de l’aéroport par le Haut-commissariat”, a précisé la compagnie aérienne calédonienne.
15h05 – Un “grand soulagement” pour les habitants de la partie sud du Mont-Dore, qui ont pu être ravitaillés en médicaments ce lundi matin.
14h35 – La déclaration des impôts repoussée au 31 mai.
Dans le contexte actuel, les impôts sont décalés au 31 mai concernant la déclaration fiscale. “Il n’y aura pas de pénalité”, a assuré Christopher Gygès alors que certaines entreprises, notamment, ont tout perdu depuis le début des émeutes.
14h30 – Des mesures économiques pour les entreprises
Pour Christopher Gygès, en charge de la transition énergétique, de l’économie numérique, de l’économie de la mer, “la priorité absolue reste la libération des voies de circulation, de la sécurité des biens et des personnes”. Pour autant, il est d’ores et déjà important de penser à l’avenir. “Notre devoir, c’est l’après, c’est la reconstruction, dit-il. Nous travaillons avec les différents partenaires sur un chiffrage au niveau des entreprises, sur les pertes de cotisations sociales, les recettes fiscales, les besoins de chômage ou de chômage partiel. L’Etat et le gouvernement travaillent ensemble.”
A noter qu’un numéro unique a également été mis en place pour les différentes entreprises touchées durant les émeutes : le 05 03 03.
14h15 – Aucune pénurie à l’heure actuelle.
“Je voudrais témoigner de notre engagement total au service de la population. Chaque jour il y a une cellule de crise organisée pour fixer des priorités et prendre des décisions. Les priorités actuelles sont celles des approvisionnements alimentaires, la santé, le soutien économique et l’éducation”, a déclaré Isabelle Champmoreau, vice-président au sein du gouvernement. “Il y a deux mois de stock en Nouvelle-Calédonie, il n’y a pas de pénurie”, a a poursuivi Jérémie Katidjo-Monnier, membre du gouvernement, alors que “100 conteneurs ont pu être déchargés”. Concernant la province Nord, il y aurait actuellement “une semaine de stocks”. Concernant la provinces des Îles, “il y a un mois de stocks”. “Les services du gouvernement travaillent à un affrètement maritime depuis Nouméa jusqu’aux relais du nord (…) La vraie difficulté est la sécurisation des axes. Il n’y aura pas de pénurie mais il peut y avoir des réelles difficultés d’approvisionnement dans certains quartiers à Païta, au Mont-Dore ou encore à Dumbéa mais aussi à Ducos et à Logicoop car les axes ne sont pas sécurisés.”
Concernant les tarifs affichés dans les magasins, “on se rend compte qu’il peut y avoir de manière très ponctuelle certains abus, mais des retours que l’on a jusqu’à présent, il y a une réelle solidarité entre les Calédoniens”, développe encore “JKM”, qui salue “le vrai civisme” observés dans les supermarchés.
14h00 – Suivez la conférence de presse du gouvernement, qui doit aborder le volet sanitaire et alimentaire notamment.
13h25 – Des messages de paix sur certains barrages.
12h45 – Quelque 300 Australiens bloqués sur le Caillou.
Alors que l’aéroport international de Tontouta est fermé depuis mardi, après une première nuit d’émeutes particulièrement violente dans le Grand Nouméa, quelque 300 Australiens attendraient de pouvoir retrouver leur pays d’origine, selon les chiffres communiqués par Anthony Albanese, le chef du gouvernement. L’Australie “vraiment préoccupée” par les émeutes en Calédonie. “Les autorités françaises nous fournissent des points réguliers. La situation est vraiment préoccupante”, a-t-il déclaré à la télévision ABC.
12h15 – La CCI alerte sur les entreprises à protéger à Ducos.
Alors qu’à ce jour plus de 150 entreprises ont été pillées et incendiées, laissant plus de 1 000 employés sans travail, “la zone industrielle de Ducos, véritable poumon économique de la Nouvelle-Calédonie, est abandonnée à son sort”, regrette la la Chambre de commerce et d’industrie dans un communiqué publié ce lundi. “Chaque minute qui passe voit de nouvelles entreprises, encore indemnes, être pillées et détruites. Ce sont des outils de travail irremplaçables qui disparaissent et des salariés qui se retrouvent sans emploi en un instant. Il faut impérativement agir (…) Les entreprises de Ducos ne sont pas seulement des projets de vie des entrepreneurs, se sont des entités économiques qui créés des emplois et génèrent des revenus fiscaux essentiels. Il faut protéger les entreprises qui peuvent encore être sauvées”, poursuit encore la CCI, qui lance “un nouveau cri d’alerte” même si elle a conscience que “la priorité absolue reste la protection des individus”.
11h20 – De nombreux barrages encore présents dans le Grand Nouméa.
Si les barrages ont commencé à être levés, notamment sur le RT1 entre Nouméa et Tontouta, de nombreux débris restent encore sur les routes. Entre barrages, voitures brûlées… Le paysage reste apocalyptique dans de très nombreux quartiers du Grand Nouméa.
10h45 – Le point de situation du haut-commissariat.
Dans son point de situation quotidien, le haut-commissariat note que “la nuit a été globalement plus calme que les précédentes” grâce aux mesures restrictives et l’arrivée de nombreux renforts sur le territoire. Malgré tout, la nuit a été marquée par “un incendie notable et des actions de pillage”. “Au total, près de 240 émeutiers ont été interpellés”, précise Louis Le Franc, qui annonce que “20 commerces alimentaires ont être rouverts”.
Concernant l’opération menée dimanche sur la RT1 entre Nouméa-Tontouta, il confirme que “76 barrages” ont pu être “neutralisés.” Le travail des entreprises de déblaiement et des forces de sécurité se poursuit sur cette route menant à l’aéroport “pour assurer le retrait des carcasses de véhicules sur les voies“.
A noter également que le couvre-feu (de 18 heures à 6 heures) ainsi que les différentes mesures restrictives (port d’arme, vente d’alcool, rassemblement) sont toujours en vigueur et le resteront “jusquà la fin de l’état d’urgence”.
9h45 – Des élus ultramarins appellent à une “réponse politique” dans la crise calédonienne.
Une vingtaine d’élus ultramarins, dont le sénateur calédonien indépendantiste Robert Xowie, ont publié une tribune pour demander le “retrait immédiat” du projet de réforme constitutionnelle en faveur du dégel du corps électoral. “La réponse sécuritaire qui consiste à mettre en place des mesures exceptionnelles n’apporte pas de solution. Ces réponses répressives risquent d’engendrer une spirale de violence et de compromettre le retour au calme attendu. Seule la réponse politique mettra fin à la montée des violences et empêchera la guerre civile”, écrivent les signataires de cette tribune. Et de conclure : “Nous, élus des Outre-mer, demandons solennellement au gouvernement le retrait immédiat du projet de loi de réforme constitutionnelle visant à changer le corps électoral pour les élections en Nouvelle-Calédonie-Kanaky, comme préalable à la reprise d’un dialogue apaisé”.
9h20 – L’entreprise Dumez incendiée.
L’entreprise de construction Dumez GTM, basée à Dumbéa, avait jusque là été épargnée par les émeutiers. Elle est partie en fumée dans la nuit de dimanche à lundi.
9h00 – Gérald Darmanin annonce 76 barrages détruits.
Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a dressé le bilan des premières opérations de déblocages en évoquant “76 barrages détruits” lors de “l’opération de dégagement de la grande route”. “Grâce aux 700 forces de l’ordre supplémentaires arrivées et aux 350 qui arriveront aujourd’hui, dont de nombreux militaires du GIGN et policiers du RAID, les opérations vont se multiplier dans les prochaines heures. Déjà plus de 200 interpellations et la réouverture de 20 commerces alimentaires. Nous savons qu’il y a encore beaucoup de barrages à lever pour imposer l’ordre républicain : les consignes de fermeté sont passées”, a écrit Gérald Darmanin sur X.
Nouvelle-Calédonie : l’opération de dégagement de la grande route lancée hier a été un succès : 76 barrages détruits. Grâce aux 700 forces de l’ordre supplémentaires arrivées et aux 350 qui arriveront aujourd’hui, dont de nombreux militaires du GIGN et policiers du RAID, les…
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 19, 2024
8h10 – Une enquête ouverte à Kaala-Gomen.
Samedi 18 mai, sur un barrage à Kaala-Gomen, un homme de 51 ans est décédé après avoir tenté de force le blocage et après avoir ouvert le feu sur les manifestants présents. Une enquête a été ouverte pour meurtre et tentatives de meurtre. Ce que l’on sait de cette affaire avec les précisions d’Yves Dupas, le procureur de la République.
8h00 – Un nouveau conseil de défense dans la nuit de lundi à mardi.
A Paris, Emmanuel Macron a convoqué un nouveau conseil de défense et de sécurité nationale, qui se tiendra ce lundi 20 mai, à 18h30 (soit à 3h30 en Calédonie) “sur le suivi de la situation en Nouvelle-Calédonie“, a annoncé l’Élysée. Ce sera le troisième conseil de défense, après celui de mercredi et de jeudi, qui ont permis respectivement d’instaurer l’état d’urgence et l’envoi de renforts en Calédonie.
7h45 – La province Sud ouvre son Espace santé ce lundi.
Pour tenter de répondre aux besoins médicaux de la population, et alors qu’il est parfois toujours difficile de se rendre au Médipôle ou à la clinique, la province Sud ouvre ce lundi 20 mai, de 9 heures à 12 heures, un centre de soin au sein de l’Espace santé situé au 1bis, rue Gallieni au centre-ville à Nouméa. “Une équipe de médecins, sage-femme et puéricultrices et infirmières (consultations, renouvellement d’ordonnance, pansements…) sera à l’écoute des patients pour des soins de médecine générale et de protection maternelle et infantile”, explique la province Sud sur sa page Facebook.
7h30 – Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de Louis Le Franc, dimanche.
La journée de dimanche a été marquée par une vaste opération d’ampleur afin de dégager l’axe Nouméa-Tontouta. “L’opération a permis de reprendre le contrôle de cet itinéraire”, a annoncé hier soir Louis Le Franc, le haut-commissaire de la République. Au total, 600 gendarmes ont participé à cette action qui a permis de démanteler “une soixantaine de barrages” sur cette route d’environ 60 kilomètres. “Des entreprises ont participé pour déblayer les barrages, a expliqué le haussaire. Le nettoyage durera plusieurs jours. Environ une quinzaine de barrages ont été délestés de leurs déchets, il en reste encore une bonne quarantaine.”
Si de nombreux barrages perdurent dans certains quartiers, notamment dans le Grand Nouméa, Louis Le Franc a assuré que “le rapport de force” allait “s’inverser très vite sur la ville de Nouméa et sur les communes périphériques”. “La situation que traverse la Nouvelle-Calédonie est une situation inédite, il y a quelque chose de grave, mais avec les forces dont je dispose désormais, on va pouvoir rétablir l’ordre républicain dans l’ensemble de l’agglomération de Nouméa et on va le faire dans les jours qui viennent. Je le dis à la population calédonienne”, a-t-il ajouté, “on va y arriver, on aura le dernier mot, je m’y engage auprès de vous tous”.