La directrice par intérim du service des douanes de Nouvelle-Calédonie fait le point sur cette affaire et plus largement sur le large travail effectué par son effectif.
La voix du Caillou : Les douanes de Nouvelle-Calédonie viennent de participer à une opération internationale d’ampleur. Était-ce une première ?
Marie Moles Delgado : Effectivement, c’est la première fois qu’une opération internationale de cette ampleur est organisée entre les services douaniers du Pacifique pour lutter contre le trafic mondial de cocaïne. C’est le résultat d’une politique de coopération entamée il y a maintenant trois ans avec nos homologues australiens, néo-zélandais, américains, et bien évidemment, nos collègues de la douane de Polynésie française. Cette affaire est une illustration très concrète de ce rapprochement avec nos voisins du Pacifique, tant dans le partage du renseignement que dans les méthodes de détection de la drogue. Nous avons bâti une relation de confiance solide entre nous depuis quelques années, et c’est ce qui a rendu possible une telle opération. Nous avons donc mené une évaluation des menaces et des risques en matière de trafic de cocaïne, en identifiant les flux d’approvisionnement privilégiés par les trafiquants. La technique du « rip-off » étant déjà utilisée ailleurs, notamment en Europe, il était probable qu’elle concerne aussi le Pacifique. La saisie de plus de 500 kilos de cocaïne le démontre parfaitement.
LVDC : Vous avez saisi plus de 60 kilos à Nouméa. Mais ce n’était pas la destination finale de la drogue…
M.M.D. : Non, absolument pas. Au vu des quantités interceptées, des flux et des modes opératoires, il est clair que la Nouvelle-Calédonie n’était qu’un point de transit. L’Australie et la Nouvelle-Zélande sont les destinations finales de cette cocaïne transportée par voie de conteneur. La Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie ne sont que des territoires de passage pour les trafiquants. Je veux le dire avec force pour rassurer la population : nous ne sommes absolument pas un point de destination de telles quantités de cocaïne acheminées par voie de conteneur, ni un centre d’organisation de ces trafics.
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Propos recueillis par Jean-Alexis Gallien-Lamarche