En 2025, la Nouvelle-Calédonie est donc encore ce territoire où l’on incendie des écoles, qui plus est catholiques, et où l’on connaît encore des guerres tribales assorties d’expulsions. On se dit qu’à ce rythme-là, il est plus que temps de décoloniser, comme nous y incite tant Manuel Valls ! La réalité calédonienne échappe bien à tous ces gens qui, dans des tribunes, sur Internet ou sur les plateaux de télévision, commentent ce que nous sommes, ce que nous vivons et ce que nous devons devenir, avec des avis péremptoires et tranchés attestant qu’eux, ont tout compris. C’est usant. La décolonisation donc ? Mais c’est quoi, ça veut dire quoi ? Ça serait bien plus simple si ceux qui nous y enjoignent nous en donnaient la vraie définition ou, tout du moins, précisent ce qu’ils attendent de nous. Car quels mensonges que de faire croire que depuis 1988 rien n’a été fait en la matière, et que depuis trente-sept ans nous n’avons pas progressé ! Arguer que la décolonisation demeure à l’ordre du jour, c’est d’une part contenter le discours victimaire des indépendantistes et d’autre part faire croire que l’indépendance serait la seule solution acceptable et définitive à la décolonisation. Sans compter que c’est admettre qu’il y aurait encore « des colonisés ». Mais, hélas, nous n’en avons pas fini avec ces discours, pas plus que nous en avons terminé avec les incendies, les exactions de toutes sortes, les cambriolages…
Nicolas Vignoles