Manuel Valls, qui pourrait décaler son retour en Nouvelle-Calédonie à la fin de ce mois, était l’invité de Apolline de Malherbe sur BFM TV, pour commenter l’actualité et le dossier calédonien.
Manuel Valls ne s’est pas caché : « Je continue à travailler avec beaucoup d’humilité, a-t-il déclaré, parce que même si nous avons réussi à rassembler toutes les forces politiques, à ce qu’elles se reparlent, nous sommes encore loin d’un accord. » Ainsi, à la question de savoir si l’épisode de violence était derrière nous, le ministre d’Etat en charge des Outre-mer a répondu : « Non, la situation reste tendue, parce qu’il y a eu beaucoup de violences, beaucoup de peurs, du racisme, des gens qui ne se parlent plus, qui se regardent en chien de faïence. Il faut comprendre la peur qu’ont éprouvé tous nos compatriotes là-bas sur place, et notamment ceux d’origine européenne à Nouméa. Il faut aussi comprendre l’aspiration à l’émancipation, à la décolonisation des Kanak. Et donc, ce sont au fond deux logiques qui maintenant cheminent. Il faut réussir, et c’est la mission que m’a confiée François Bayrou, à ce que le dialogue permette de trouver un accord politique. »
« Rassembler la population calédonienne »
Manuel Valls a été interrogé sur les ingérences étrangères et l’influence qu’aurait pu avoir l’Azerbaïdjan sur le déclenchement du 13 mai. « Il y a cette guerre hybride que nous mènent un certain nombre d’Etats, l’Azerbaïdjan en fait partie. Un certain nombre d’élus néo-indépendantistes en Calédonie, aux Antilles, en Guyane, s’y prêtent. Je ne veux pas l’exagérer, ce n’était pas le facteur déclenchant des violences, mais j’ai averti les uns et les autres que nous n’accepterons pas que cet Etat se livre à ces ingérences, notamment sur les réseaux sociaux, mais également en organisant des colloques, en soutenant un certain nombre de leaders indépendantistes. » Mais quelle réponse apporter ? « En rappelant l’histoire de la Calédonie, ce que nous sommes en train de faire depuis 1988 avec Michel Rocard, Lionel Jospin et ce que j’essaye de faire d’une certaine manière dans leurs traces, explique Manuel Valls. C’est-à-dire en respectant les uns et les autres, en trouvant le consensus, en rassemblant la population calédonienne, en créant les conditions d’un peuple calédonien, en gardant un lien évidemment très étroit avec la France. »
Nicolas Vignoles