Le plan de sauvegarde, de reconstruction et de refondation (PS2R) du gouvernement prévoit un vaste programme de réformes visant à transformer le modèle calédonien. Zoom sur le premier volet du plan, consacré au modèle économique (1/4).
« Libérée, délivrée ». C’est bien la chanson extraite du dessin animé La Reine des Neiges que la Nouvelle-Calédonie pourrait chanter dans quelques années, si toutefois elle met en application le modèle économique prôné par le PS2R. Celui-ci prévoit une série de réformes fiscales destinées à alléger les charges qui pèsent sur les entreprises et les ménages, et à stimuler l’investissement en rendant le territoire plus attractif. Des mesures à dominante libérale, largement inspirées des modèles scandinave et anglosaxon.
Un système fiscal révisé de fond en comble
Partant du constat que « les impôts ne sont pas ajustés à l’évolution de l’économie et au faible nombre d’habitants », le plan S2R envisage une refonte complète du système fiscal calédonien qui va subir « une grande révolution », promet Christopher Gygès. Pour être efficient, celui-ci doit viser plusieurs objectifs simultanément : « avoir un rendement suffisant, être efficace économiquement, être équitable, s’appliquer à des revenus diversifiés, être simple, être transparent, être stable ».
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Financer la protection sociale par la fiscalité
La première révolution de ce système consiste à « fiscaliser le financement de la protection sociale ». Pour comprendre, aujourd’hui, ce sont les cotisations sociales, prélevées sur les salaires, qui financent majoritairement la santé et la protection sociale. Après la réforme, ce sont la TGC (taxe générale sur la consommation) et la CCS (contribution calédonienne de solidarité) qui joueront ce rôle. En clair, les salariés percevront le même salaire brut. En revanche, leur salaire net sera augmenté, car la partie des charges sociales sera réduite. « Le transfert du financement de la protection sociale et de la santé sur la fiscalité plutôt que sur les cotisations sociales est une véritable révolution du modèle, qui permet d’améliorer à la fois le pouvoir d’achat de la population puisque c’est transformé en salaire, et d’améliorer la compétitivité pour les entreprises parce que le coût du travail baisse. Cela permet aussi d’assurer un meilleur pilotage de nos systèmes de santé puisqu’on part sur de la fiscalité à assiette large de type TGC et CCS pour piloter la santé et la protection sociale », soutient Christopher Gygès. C’était au départ une idée du collectif NC ECO qui a été présentée au Forum Perspectives. Elle a obtenu l’adhésion des syndicats, selon Christopher Gygès.
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Béryl Ziegler