« On est encore loin d’avoir tranché », lâche le patron de l’une des grandes enseignes qui sont parties en fumée en mai dernier. Il faut dire que la décision ne se prend pas à la légère, entre l’indemnisation du sinistre, les nouvelles conditions d’assurance et les perspectives de marché.
David* a vu plusieurs de ses bâtiments réduits en cendres à Ducos et Bourail. Il revient d’ailleurs de Brousse où il avait rendez-vous avec un expert pour chiffrer l’ampleur des dégâts. Selon le septuagénaire, qui a cédé ses entreprises il y a plusieurs années tout en restant propriétaire des lieux, trois questions principales se posent dans la réflexion de rebâtir ou pas. « Tout d’abord qui va nous réassurer, et si c’est possible, à quel prix ? », s’interroge-t-il. Car aujourd’hui, bon nombre d’assureurs locaux ne prennent plus en charge le risque émeutes. « Or, si on reconstruit et que ça brûle à nouveau, ce sera pour notre poche. » Ensuite, se pose la question de « parvenir à trouver un locataire », d’autant que les départs du territoire sont nombreux. « Et puis, à quoi bon reconstruire s’il n’y a plus de consommateurs ? », s’inquiète-t-il. Le pari est plus que risqué. Seul point qui pourrait, selon lui, inciter un certain nombre de chefs d’entreprises à rebâtir sur les cendres : « l’indemnité que l’on touche sans reconstruire est considérée comme un produit financier et imposée à 30 % ». Financièrement, il y a donc plutôt intérêt à se relever. Reste que l’arbitrage est loin d’être évident. « Je suis un homme de dossier », confie David, « donc je vais m’en sortir, mais beaucoup d’entrepreneurs peuvent être déprimés par les démarches à mener. Beaucoup se découragent, mais il ne faut pas baisser les bras. On a payé pour être couverts, il faut bien que ça serve », insiste le retraité.
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Béryl Ziegler