« Vivre, c’est espérer et attendre », écrivait Etienne Pivert de Senancour. Les Calédoniens en ont fait l’amère découverte ces derniers mois. Voilà quatre mois, dorénavant, que bon nombre d’entre eux ont été contraints, par la force des choses, de mettre leur vie entre parenthèses. Une vie détruite, enflammée par le désir fou de la seule CCAT. Une vie malgré tout. Alors, maintenant, ils attendent une éclaircie, même minime. Avec l’espoir pour certains, que ce si beau Caillou retrouve de sa superbe. Mais, cela est-il encore possible ? Les forces de l’ordre, qui œuvrent jours et nuits, tentent de maintenir cette sécurité pourtant instable. La baie des Citrons et l’Anse-Vata ont retrouvé leur joie de vivre. Mais plus loin, à quelques centaines de mètres parfois, le calme apparent peut rapidement voler en éclats. C’est également le quotidien du Mont-Dore Sud, où derrière Saint-Louis, des milliers d’habitants vivent toujours protégés par un verrou… Ils attendent désespérément un changement. Ils attendent désespérément ces navettes maritimes pour aller travailler, pour aller voir des proches, pour sortir d’un calvaire interminable. Ils attendent pour (re)vivre, tout simplement. Encore et toujours.
Claire Gaveau