Comme on pouvait s’y attendre ou le craindre, la ligne la plus radicale a imposé ses vues et ses positions au congrès du FLNKS, dans une course vers l’abîme dont on ne sait où elle les mènera. On retient aussi du congrès de Koumac qu’il n’a pas été une partie de plaisir pour les leaders anciens, et certains ont même jugé plus prudent de ne pas s’y rendre. Il leur est reproché par « les jeunes » d’avoir privilégié leurs intérêts politiques à la lutte et de s’être montrés incapables depuis toutes ces années d’obtenir l’indépendance de Kanaky. Dans le sillage de la « nomination » de Christian Tein à la présidence du Front, il n’est pas exclu que des noms connus disparaissent soudain de l’organigramme. Le « dégagisme » que prône la CCAT, si l’on s’en réfère à quelques-uns de ses communiqués, a sans doute pris forme au congrès de Koumac. On verra par la suite si cela se concrétise et quelles en seront les conséquences, même s’il est toujours délicat de lâcher la proie pour l’ombre. Mais il est évident que « les jeunes » ne peuvent pas avoir fait main-basse sur le FLNKS, sans vouloir en changer le personnel politique qui plus est si ce dernier était aux commandes de manière immuable depuis des lustres.
Nicolas Vignoles