« Le FLNKS, combien de divisions ? », aurait pu demander Staline. Si depuis un moment maintenant, on savait que les relations entre les groupes de pression n’étaient plus au beau fixe, on n’imaginait pas que le FLNKS, un jour, serait au bord de l’implosion. On le doit à la CCAT, persuadée que l’indépendance est au bout du fusil, et à l’UC, qui n’a jamais eu comme ambition que de dominer la mouvance indépendantiste. On ignore ce qui va se passer à Koumac, mais il est évident que rien ne peut plus être comme avant. Le FLNKS tel que nous le connaissions depuis 1984, et dont la capacité à se rassembler sur l’essentiel effrayait les non-indépendantistes autant qu’il faisait leur admiration, n’est plus. Le FLNKS qui sortira de Koumac sera un organe jusqu’au-boutiste, se reposant sur des militants à l’idéologie primaire pour le moins, et prêts à tout pour Kanaky, comme ils nous l’ont démontré depuis le 13 mai. Quel sera la physionomie du paysage politique calédonien ce dimanche ? Bien malin qui pourra répondre à la question au sortir d’un congrès qui n’aura de FLNKS que le nom, et alors que vient de se constituer au Congrès une majorité certes improbable, mais qui place l’avenir du pays en haut de ses priorités.
Nicolas Vignoles