Le gouvernement dans sa version collégiale nous a préparé un « Plan de sauvegarde de refondation et de reconstruction » qui en trois mois doit permettre de redonner confiance aux Calédoniens après trois mois de destructions. L’œuvre est honorable, mais le travail immense. Les trois mois d’action de la CCAT ont détruit environ 20 % du produit intérieur brut (PIB) calédonien. À titre de comparaison, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France avait perdu 25 % de son PIB ! Cela donne une idée de l’ampleur des dégâts et de la difficulté dans laquelle nous serons pour reconstruire. Le gouvernement collégial entend cependant proposer une réforme complète en bonne et due forme, ne serait-ce que pour montrer à l’État, très sollicité, que la Nouvelle-Calédonie participe et n’entend pas réitérer les erreurs du passé. Parce que si réforme il y a, elle doit être d’ampleur, pour faire en sorte que ce qui n’a pas marché ne se renouvelle plus. À quelle hauteur sommes-nous prêts à convenir d’efforts pour que ça ne soit pas toujours les mêmes qui en profitent, ni les mêmes qui soient écartés ? L’ambition du gouvernement est louable, mais s’il entend sauver la Calédonie, il convient qu’il soit performant, innovant, audacieux…
Nicolas Vignoles