« Les coutumiers » de Saint-Louis ont attaqué l’État devant le tribunal administratif, au prétexte que sous couvert de maintien de l’ordre et de rétablissement de la sécurité sur la RP1, les forces de l’ordre feraient vivre un véritable enfer aux 2 000 personnes qui vivent à Saint-Louis. Et de citer des contrôles d’identité permanents et la restriction à la liberté de circuler, rappelant que comme tout le monde en Calédonie, les habitants de Saint-Louis sont Français. C’est aussi cela que de vivre en démocratie, où tout le monde pouvant se sentir léser par l’effet de la loi, vienne la contester devant les juridictions ad hoc. Et puis après, il y a la réalité du terrain qui est qu’une bande de 30 à 50 individus puissamment armés, solidement retranchés avec des intentions manifestement hostiles, tient la tribu, menace et terrorise la population et les dits-coutumiers eux-mêmes. Si depuis des années que cela dure, mais que le 13 mai a fortement amplifié, Saint-Louis et son « grand-chef » avaient eu le courage d’agir, sans doute nous n’en serions pas là. Mais lorsque que l’on ne cautionne pas tout en ne condamnant pas, il faut s’attendre à devoir assumer ses manquements comme ses responsabilités.
Nicolas Vignoles