Par l’incertitude qu’elle suscite, la période est propice aux initiatives visant à imaginer des solutions, proposer des pistes et susciter un espoir. Certaines de ces initiatives, parfois autoproclamées, posent comme postulat que le politique étant défaillant ou ayant échoué, la solution ne peut venir que des citoyens – la société civile – parés de toutes les qualités de transparence, d’honnêteté et de sincérité. Effectivement, l’avenir de la Nouvelle-Calédonie étant si sombre et possiblement violent, que tous ceux qui veulent apporter leur pierre à l’édifice sont les bienvenus dans la réflexion. Sauf qu’il ne faut justement pas tomber dans ce travers de vouloir discréditer l’action politique. D’abord parce que cela fragilise la démocratie, et sur le Caillou on sent ce régime bien fragile face à la haine et à la violence. Ensuite parce que même les bonnes volontés n’ont de chance de voir aboutir leurs projets que si elles s’appuient sur une légitimité. Or, en la matière, le suffrage universel d’où nos politiques sont issus est la plus forte des légitimités, quoi qu’on pense du personnel élu. Finalement, rien n’aboutira sans les uns et les autres. C’est fort heureusement, semble-t-il, la conclusion à laquelle chacun est aujourd’hui parvenu.
Nicolas Vignoles