Un quarteron « d’experts de l’ONU », à qui rien n’était demandé, a donc commis un rapport qui, outre son pesant de nougat, jette de l’huile sur le feu par jerrycans entiers. Par son outrance dans la narration de ce que vivent les Calédoniens depuis le 13 mai et des critiques portées à l’encontre de la France, de sa politique comme de sa justice, les auteurs de ce rapport signent une tribune qui fleure bon son idéologie indigéniste et décoloniale. Il s’inscrit pleinement dans le mouvement international concernant la Nouvelle-Calédonie initié tant par Bakou, Moscou, Pékin ou Caracas, certes à des échelons différents, mais dont le but est exactement le même, comme le souligne l’écrivaine Rachel Khan dans Le Point : « utiliser le principe fondamental du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pour mieux instrumentaliser les peuples ». C’est donc un rapport entièrement et exclusivement militant, pondu par des gens issus de pays dans lesquels les notions de démocratie et d’État de droit sont combattues ou inexistantes, des radicaux à qui s’adressent directement la parabole de la paille et de la poutre. Oui mais voilà, et comme le confie l’ancien ministre et connaisseur de la Calédonie Jean-Jacques Urvoas, dans une interview à L’Express, « ce texte n’engage que ses quatre signataires, pas l’ONU ni même son Comité spécial de la décolonisation. Le communiqué n’apprend rien, n’apporte rien. Il met un peu plus de sel sur les plaies. »
Nicolas Vignoles