La Nouvelle-Calédonie est donc le seul territoire de la République française où l’on brûle et détruit des églises, des presbytères et où on en chasse les religieux. L’image est effroyable, et la Nouvelle-Calédonie, terre de partage, terre de parole, rejoint la cohorte des endroits du monde maudits où la foi est persécutée par les fondamentalismes. Mais les catholiques calédoniens ne sont pas résignés, ils se sont réunis par milliers dans les églises en ce jeudi de l’Assomption, pour prier. « Père pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». N’oublions pas que les bouddhistes aussi ont été la cible des émeutiers de la CCAT, avec la destruction à deux reprises de leur temple de Tina. Ce qui étonne et meurtri davantage dans cette déplorable affaire, c’est le grand silence des cultes. Protestants, musulmans, et même mormons ou Témoins de Jéhovah, personne n’a donc rien à dire ni à déplorer à ces faits scandaleux. Rien à dire sur la foi martyrisée ? Rien à dire sur la spiritualité attaquée ? On n’ose l’imaginer tant ce grand silence peut donner lieu à toutes les interprétations. On voudrait n’avoir pas à comparer cette absence de réaction au reniement de Pierre au soir de la Passion.
*Le Grand silence est un western spaghetti franco-italien de Sergio Corbucci de 1968 avec Jean-Louis Trintignant et Klaus Kinski.
Nicolas Vignoles