Le pays envisage en effet de postuler pour accueillir à Port-Vila les Jeux du Pacifique de 2031.
Le Vanuatu a lancé une offensive diplomatique, touristique et culturelle pour obtenir, de la part du Conseil des Jeux, de pouvoir accueillir les Jeux du Pacifique en 2031. Si Palau organisera les Minijeux l’an prochain, avec la présence d’une délégation calédonienne réduite, c’est Tahiti qui accueillera les Jeux en 2027. C’est l’année prochaine que le Conseil des Jeux désignera le pays hôte pour 2031. Les Fidji et Tonga sont d’ores et déjà candidats.
« Nous avons une chance de gagner »
À Paris, en marge des Jeux olympiques, le ministre des Sports du Vanuatu, Tomker Netvunei, a organisé une réunion de soutien à cette candidature avec le ministre des Sports des Îles Salomon, Isikeli Vave, mais aussi les Calédoniens Mickaël Forrest (en charge notamment du sport au gouvernement) et Robert Xowie (sénateur). « Vingt-deux pays participants, avec des athlètes et des officiels, sont attendus lors de l’événement, ce qui signifie une stimulation de la croissance économique pour notre nation et une vitrine de la magnifique terre de Vanuatu au monde. Je crois et j’ai confiance que nous avons une chance de gagner », a déclaré le ministre vanuatais. Le Vanuatu aurait déjà entamé des préparatifs en achetant des terrains pour les futurs sites sportifs.
Qui va financer ?
Jusqu’à présent, le pays n’a organisé que deux éditions des Mini-jeux (la dernière en 2017), grâce notamment aux investissements chinois qui ont financé les infrastructures. On peut imaginer qu’il en sera de même si le Vanuatu obtient les Jeux du Pacifique 2031. Cela fait quinze ans que Pékin finance ainsi des infrastructures, notamment à Port-Vila. Les dernières en date sont un nouveau palais présidentiel, un nouveau ministère des Finances et la rénovation du ministère des Affaires Étrangères, le tout pour 2,3 milliards de francs. La conséquence est que le Vanuatu est totalement dépendant financièrement de la Chine et se trouve lourdement endetté vis-à-vis de Pékin, la seule banque chinoise Eximbank détenant ainsi 40 % de la datte extérieure de l’archipel. Une « diplomatie financière » qui permet à la Chine d’être fortement ancrée dans le pays, et plus largement dans la région, puisqu’il en est de même notamment avec les îles Salomon et quelques autres micro-États.
Nicolas Vignoles