Sidérée, la Nouvelle-Calédonie cherche toujours à comprendre ce qui s’est passé et pourquoi ça s’est passé. Elle cherche aussi, presque désespérément, quels peuvent être ses perspectives et son avenir. Certains fulminent et d’autres battent leur coulpe, face à une histoire que l’on croyait écrite et un parcours que l’on pensait tracé. Las, la radicalité a emporté tout ce qui avait été construit et, par naïveté sans doute, nous imaginions que cela profitait à tous. En la matière sans doute eut-il été profitable d’opérer une sorte de benchmark, car la situation calédonienne, en dépit de sa gravité, n’est pas unique ni inédite au monde. Écoutons alors ce que disent d’autres, confrontés eux-aussi à des conflits, des haines et des drames. Yaniv Iczkovits, ancien soldat du commando d’élite Maglan de Tsahal, est aujourd’hui philosophe et romancier à succès. Dans Le Point, il dit : « ne commettez pas l’erreur que nous avons pu commettre : croire qu’un peu plus de prospérité partagée transformera les loups en agneaux. C’est impossible, car les radicaux ne veulent qu’une chose : exterminer notre liberté, notre démocratie, et ensuite, nos vies ». Ayant dressé ce constat, dont la résonnance ici est forte, il ajoute, « et continuez de construire la paix avec les autres ».
Nicolas Vignoles