Si l’on en croit le Kaniva Tonga News, « le président du Forum des îles du Pacifique (FIP) et Premier ministre tongien Hu’akavameiliku Siaosi Sovaleni attend toujours que Paris approuve une mission du Pacifique en Nouvelle-Calédonie ». Et ça n’est pas surprenant en fait, car il s’avère que les états de droit et démocratique acceptent rarement que l’on vienne contrôler ce qui se passe chez eux, même demandé poliment. Il en est de la Nouvelle-Calédonie comme de la Provence, la Bretagne ou la Corse : il s’agit bien d’une affaire française, dépendant de la France. Par ailleurs, Emmanuel Macron a repris en main le dossier calédonien, envisage un rendez-vous à Paris des forces vives et politiques calédoniennes, et a toujours l’idée d’une « mission du dialogue ». Inutile donc qu’on lui force la main. Et que viendrait faire le FIP (au financement duquel la France participe) à Nouméa, sinon critiquer et remettre en cause la politique calédonienne de l’État, alors que pour ce dernier il n’y a pas besoin de la venue d’une mission. « C’est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases »*, disait Audiard. Il est tout aussi curieux ce besoin d’ingérence de la part de petits États qui ont parfois d’immenses difficultés à régler par eux-mêmes leurs problèmes politiques, économiques et sociaux.
Nicolas Vignoles
* « Les tontons flingueurs », film français de Georges Lautner, 1963.