Il n’est pas certain que l’on ait bien pris la mesure de la crise sanitaire que nous allons subir, et qui pourrait conduire la Nouvelle-Calédonie à n’être qu’un immense désert médical. Le public et le privé sont touchés par des départs massifs de personnels de santé avec aucune perspective de remplacement puisque personne ne veut plus venir et que ceux dont l’arrivée était programmée, se désistent. Et comment les blâmer ? Qui aurait envie de venir s’installer et travailler dans une Nouvelle-Calédonie dont une partie de la population ne veut pas de l’autre, qui a brûlé cabinets, pharmacies et laboratoires, qui a menacé, insulté, agressé les soignants, et qui fait encore planer la menace. Nous n’avons encore aucune statistique sur les décès pour faute de soin, provoquées par les émeutes de la CCAT, mais il y en a eu très certainement beaucoup. Et cela va se poursuivre maintenant qu’ici et là on ferme à tour de bras des services, des lits, des dispensaires. Peut-être que la CCAT et ses affidés estiment que face à la médecine coloniale, on peut très bien se soigner par les plantes, il n’empêche que leur responsabilité dans le désastre sanitaire qui se profile à l’horizon, est immense.
Nicolas Vignoles