S’il y en a qui ne comprennent pas encore que nous avons versé dans un ailleurs trouble et incertain, les incendies d’églises sont là pour le leur rappeler. Dans quel pays en effet incendie-t-on des édifices religieux, avec tout ce que cela comporte de symboles ? Daech l’a fait, l’Azerbaïdjan aussi dans le Haut-Karabakh, ce qui explique peut-être cela. Même la presse vaticane s’en émeut. Toujours est-il que dans une terre chrétienne comme la Nouvelle-Calédonie, ces destructions sont d’une puissance symbolique sans nom, et donne une bonne idée du pays de demain dans lequel la CCAT et les partis politiques qui lui sont affidés veulent nous contraindre à vivre. On brûle le temple bouddhiste et des églises, on vole et porte les habits du prêtre, on chasse des religieuses, quand vont-ils s’attaquer aux temples protestants ? Si ces actes ne manifestent pas le fait qu’une partie de la population n’a cure du vivre-ensemble, ou que leur conception du vivre-ensemble doit s’imposer à tous, c’est que l’on demeure aveugle et sourd à la triste réalité qui est désormais la nôtre. Ce qu’il s’est passé à Saint-Louis et l’île des Pins, et qui sera peut-être réédité ailleurs, est proprement scandaleux et innommable, en même temps que cela laisse se développer dans le pays et une partie de la population les justes sentiments de colère et de honte.
Nicolas Vignoles